Emeutes sur fond de gaz lacrymogènes, blocages de routes, pneus et barricades sur de nombreux endroits du réseau routier de la wilaya, tel est le sombre décor qui s’offre un peu partout, à travers la wilaya de Bouira, depuis jeudi dernier.
Hier matin, ce sont les lycéens et les collégiens qui se sont illustrés en manifestant dans les rues et boulevards du chef-lieu de wilaya en scandant des slogans hostiles au pouvoir.
Des grappes de jeunes ont défilé sous bonne escorte policière pour éviter tout débordement. Des débordements pourtant il y en a eu, (voir le papier de Djamel M), et aucune source pour affirmer ou infirmer les éléments d’information en notre possession.
Par exemple, nous savons que de nombreux manifestants ont été interpellés suite aux émeutes provoquées, mais leur nombre n’a toujours pas été communiqué. Idem pour les blessés, aussi bien du côté des policiers que des manifestants, aucune information n’était disponible à ce sujet. Il est justement fort probable que ce flou est à l’origine du climat de tension perceptible à travers la ville de Bouira.
En effet, dès 10h00 du matin, et après que les lycéens et les collégiens aient quitté leurs établissement, les devantures des magasins et des boutiques du centre- ville avaient baissé rideaux. Et pour cause, les stigmates des événements de la veille étaient encore visibles sur le bitume et sur les différents édifices publics. Pourtant les citoyens semblaient vaquer normalement à leurs occupations et les rues étaient bondées de monde. Même si de nombreux bus de la région de M’Chedallah n’avaient pas réussi à rejoindre le chef-lieu de wilaya, du fait du blocage des routes, l’animation était à son comble.
Il faut souligner cependant, que l’absence de carburant dans les Stations -services accentue davantage; la crainte des transporteurs qui hésitent à s’aventurer sur des longs trajets.
Une absence de carburant qui commence à se faire ressentir de même que les livraisons de fruits et légumes. Les différents étals des marchés de la ville de Bouira commencent à se vider et aucune marchandise n’y est acheminée.
Cette situation de pénurie qui pointe son nez à l’horizon est un risque à ne pas écarter et serait d’ailleurs une raison de plus pour “alimenter” de nouvelles émeutes.
Hafidh B.

