Profitant du climat insurrectionnel dans lequel est plongée la ville d’Akbou lors des dernières émeutes, un groupuscule de soi-disant manifestants ont procédé au squat des logements sociaux qui devraient être remis à leurs bénéficiaires dans une date qui n’a pas encore été communiquée. Ces logements sont cédés aujourd’hui au plus offrant de 50 000 jusqu’à 90 000 DA ! Et cela se produit au vu et au su des autorités qui peinent encore à intervenir.
Pis, certains de ces squatteurs sont allés jusqu’à occuper plusieurs logements à la fois. Pour nous enquérir davantage de la situation, nous avons pris contact par téléphone avec l’un de ces indus occupants, un certain K. T., 30 ans, en nous faisant passer pour des personnes intéressés par l’achat de « son » logement. Le jeune homme nous reçoit chez lui : une belle demeure et visiblement il n’a rien d’un cas social. Pour quel prix voulez-vous nous vendre le logement que vous avez squatté lui avons demandé d’emblée. Prenant un ton condescendant, le jeune homme nous répond : « Je vous ferais un prix d’amis : 75 000 DA, ça vous va ? ». Nous lui disons que « c’est trop cher » et qu’il n’est pas sans savoir que nous risquons de payer pour rien sachant que l’Etat peut nous déloger à tout moment. Notre interlocuteur renchérit : « Ce n’est pas du tout trop cher, vu que le prix du logement est d’au moins 4 millions de dinars. A ce prix, ça vaut le coup de prendre le risque ». Voilà tout est dit ! Face à ces sempiternels actes de vol, devenu le lot de tout soulèvement populaire ces dernières années, la population akboucienne ne peut retenir sa colère et son indignation. « Je suis père d’une famille nombreuse, cela fait presque dix ans que j’attends de bénéficier d’un logement social, en vain. Mes enfants sont assez grands et auraient pu être parmi ces squatteurs mais ce n’est pas de nos habitudes. Décidément, c’est la loi de la jungle qui prévaut chez nous ! », vocifère un vieux retraité.
« A chaque fois que nous nous révoltons pour nos droits légitimes, des énergumènes sans foi ni loi profitent pour piller, squatter des logements, à agresser des innocents citoyens, etc. Il est plus que jamais temps que la population s’organise pour un mettre unterme à ses agissements contraire à notre culture ».
K. Kh.