Le piston dans les hôpitaux publics : La pathologie qui tue silencieusement

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Face au mauvais accueil, la bureaucratie, la désorganisation auxquels sont confrontés les patients en Algérie, s’ajoute à cela, le phénomène du piston qui caractérise d’avantage tous les hôpitaux publics.

« Celui qui n’a pas le piston meurt » c’est la fameuse expression qu’on entend souvent dans tous les hôpitaux publics en Algérie.De nombreux malades restent chez eux pour mourir dans une souffrance insoutenable à cause du piston qui est devenu le billet qu’il faut arracher afin d’accéder aux soins comme le confirme Amine que nous avons rencontré dans l’un des hôpitaux publics à Alger : « j’ai ma petite sœur âgée de 23 ans qui est rentrée à l’hôpital il y a deux semaines, dans un service pour une opération de varice, ça fait deux semaines que ma sœur chauffe le lit pour rien, tous les jours, on lui promet de l’ opérer le lendemain mais jusqu’à maintenant, rien n’a été fait. Parce que je ne connais personne à l’hôpital et ma sœur risque de crever ».

Et si la sœur de Amine a la chance au moins d’être hospitalisée quant à Mustapha, il n’arrive même pas à hospitaliser sa mère à cause du piston « ça fait un mois que je passe d’un hôpital à un autre pour hospitalier ma mère aucun hôpital ne l ‘a admis, ils me disent tous la même chose, on a pas de place et dernièrement un infirmier m’a dit franchement il te faut du piston ».

La situation reste plus dramatique pour les malades qui souffrent de lourdes pathologies tel que le cancer, car il y a beaucoup de cancéreux qui n’arrivent pas à entamer leur traitement des mois après le diagnostic du mal qui les ronge « j’ai fait le diagnostic au mois d’Août et ce qu’ aujourd’hui que je vais entamer les séances de chimio » nous affirme un patient qui souffre d’un cancer du goitre.

Un autre patient debout plutôt en forme ne comprend pas pourquoi une telle discrimination est opérée entre les malades mais il tente de se consoler en lâchant : « c’est le piston ».

En revanche un infirmier nous précise que ce phénomène est dû à la centralisation des grands hôpitaux « c’est vrai que le piston existe dans tous les hôpitaux publics mais cela revient à la surcharge dont souffrent les grands hôpitaux qui se trouvent généralement à Alger, Oran et Blida, en effet si un malade veut décrocher un rendez-vous pour une séance de chimio ou de radiothérapie, il devra systématiquement se déplacer à l’une de ces wilayas,puisque les hôpitaux régionaux souffrent d’une immense pénurie d’équipements médicaux de grande nécessité tel que le scanner et autre.

Le piston est un véritable fléau qu’on doit combattre parce qu’il met en péril de milliers de vies plus que la maladie elle-même.

Samira Saidj

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