Khaled Bounedjma, président de la CNEC : “Il faut démocratiser le pays”

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« Il faut ouvrir le champ politique et médiatique devant les cadres et les jeunes Algériens avant qu’une explosion n’ait lieu », s’écrie le président de la coordination nationale des enfants du Chouhada (CNEC), M. Khaled Bounedjma.

Le président de la CNEC qui s’exprimait hier matin, lors d’une conférence de presse tenue à la Maison de la presse Tahar Djaout, demande à ce qu’« il y ait une liberté d’expression, et une démocratie en Algérie ». « Il faut démocratiser le pays », a-t-il ajouté.

Le président de la CNEC a imputé la révolte des jeunes Algériens qui se sont manifestés contre la hausse des prix des produits de large consommation, au « silence de mort » des pouvoirs publics. « Ce n’est pas seulement une question de l’huile ou de sucre. Il faut dire que les citoyens algériens, qui se sont levés contre la hausse brutale des produits de base, sont conscients », a-t-il renchérit. Celui-ci a déploré le fait qu’il n’y ait pas une conscience politique. « Pis encore, il n’y a pas de programme politique pour les jeunes », a encore déploré M. Bounedjma qui explique que «nous avons soutenu le président pendant dix ans. Nous avons mené une campagne pour lui et pour quel résultat ? Aujourd’hui, nous ne pouvons même pas regarder en face ceux auxquels nous avons tant promis ». Selon lui, les jeunes algériens ne croient plus auxpartis politiques ; par contre ces derniers ne veulent que du concret. « Il est temps de faire du changement », a-t-il suggéré. Pour illustrer ses propos, M. Khaled Bounedjma dira que « si les pouvoirs publics ont répondu favorablement aux préoccupations des organisations et des jeunes Algériens, ce mouvement de révolte n’aura pas eu lieu ». Ce dernier estime dans la même optique, que « si le président de la République ne réagit pas dans les plus brefs délais, il y aura certainement une explosion ». Devant cet état de fait, et en vue de remédier à cette situation, M. Bounedjma a sollicité les pouvoirs publics d’ouvrir le champ politique et médiatique devant les cadres, les organisations, et les jeunes algériens. L’orateur demande aussi aux pouvoirs publics d’ouvrir également les portes du dialoguedevant ces derniers.

Par ailleurs, le président de la CNEC a fait savoir qu’une réunion a eu lieu récemment avec le président de l’APN, M. Abdelaziz Ziari. « Une autre rencontre aura lieu au courant de cette semaine à l’APN, pour présenter un programme qui défendra l’intérêt du citoyen algérien », a-t-il dit.

Rappelons toutefois, qu’un rassemblement aura lieu, devant le siège de l’Assemblée populaire nationale (APN), le 18 février prochain, date coïncidant avec la Journée nationale du Chahid. Ce sit-in, faut-il le rappeler, sera organisé pour revendiquer la réactualisation du projet de loi criminalisant le colonialisme. M. Khaled Bounedjma a noté dans ce contexte, que « ce mouvement de protestation pourra être annulé dans l’intérêt du pays ».

Lemya Ouchenir

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