Un important retard de développement à rattraper

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Le nouveau wali de Tizi Ouzou a eu, une nouvelle fois, l’occasion de mesurer l’ampleur de la grogne sociale, de la misère qui ronge des pans entiers de la société mais surtout le désoeuvrement qui gagne des milliers de citoyens.

Lors d’une visite de travail effectuée hier, dans les daïra de Maâtkas et Boghni, M.Bouazgui a eu l’opportunité de constater l’énorme retard qu’accuse certains projets de développements dans des secteurs aussi sensibles que l’éducation ou l’aménagement urbain. La visite d’avant-hier a permis également d’établir un malheureux constat, celui de la rupture entre certains élus et autre présidents d’APC et la population. Plusieurs incidents ont éclaté en marge de la visite, aussi paradoxale que cela puisse paraître, c’est le wali qui vient jouer l’intermédiaire et calmer les deux parties …Ironie du sort pour des institutions sensées représenter le peuple. A Mechtras et à Souk El Tenine, les maires ont été « interpellés » sur des affaires relevant de leurs compétences, des incidents et la réaction des uns et des autres aura été le moins que l’on puisse dire, déplorable à plus d’un titre. A Boghni, des dizaines de jeunes ont interpellé le wali sur les mauvaises conditions de vie dans lesquelles ils pataugent.Cependant, le fait saillant de la visite de travail du mercredi dernier, aura été l’action de protestation des lycéens qui ont renouvelé leur mouvement de grève pour le troisième jour consécutif. C’est dire que la deuxième sortie du wali, après celle effectuée il y quinze jours à Draâ El Mizan, n’a pas été du tout repos pour le premier magistrat de la wilaya de Tizi Ouzou.

Des lycéens en colère bloquent le cortège du wali

En effet, la visite d’inspection des projets dans la daïra de Maâtkas effectuée par le wali de Tizi Ouzou, a été perturbée par des centaines de lycéens descendus dans la rue pour crier leur colère en direction du « système Benbouzid », le ministre de l’Education nationale. Une visite d’inspection des différents projets qui a fait le bonheur, parait il, des élèves des deux lycées de la commune de Maâtkas. En effet, arrivé au centre- ville de Souk El Khemis, aux environs de 9 heures du matin, le cortège du wali a été bloqué par des centaines de lycéens qui ont barré la route et ont empêchédurant pratiquement vingt minutes,la délégation d’avancer vers d’autres points inscrits au programme de la visite. Les lycéens grondaient leur colère quant aux conditions de scolarisation dans leur établissement « on n’a pas le minimum pour suivre une scolarité normale Les salles de cours sont surchargées, la restauration est catastrophique et les conditions d’hygiène laissent à désirer » ont déclaré les lycéens en direction du wali, « Que faut-il alors faire dans ce cas ? » répondra le wali face aux doléances posées « réaliser un nouveau lycée pour la région de Maâtkas » ripostera un jeune lycéen affichant un admirable sens de responsabilité. M. Bouazgui indiquera face à la colère des élèves que ses services « feront le maximum pour répondre favorablement à cette revendications ». Cependant, c’est la question du programme pédagogique surchargé qui constitue la pierre angulaire de la plateforme de revendications du mouvement de protestation des lycéens. Ces derniers l’ont fait, encore une fois,savoir à Maâtkas où ils étaient des centaines à montrer leur désapprobation vis à vis des mesures prises par la tutelle « Nous ne savons plus comment s’y prendre pour réussir notre scolarité. Il y a une terrible pression qui est exercée sur nous. Même les enseignants ne semblent plus intéressés par une maximisation de nos connaissances. Leur attitude est vraiment condamnable. » Fulminera un élève. M.Bouazgui, le wali de Tizi Ouzou leur dira que ces doléances « sont prises en charge par le ministère de l’Education nationale ». La délégation aura par la suite beaucoup du mal à quitter le centre- ville de Souk El Khemis tant la foule de lycéens était vraiment compacte. Dans la commune de Souk El Tenine, le wali visitera en premier lieu le foyer de jeune nouvellement équipé et qui servira à la masse juvénile de la région qui ne dispose pas, faut- il le préciser, du Smig en matière d’infrastructures.

Des projets en retard, des services complètement dépassés

M.Bouazgui inspectera le projet portant réalisation d’un lycée au profit de la commune. Sur place le wali de Tizi Ouzou, a pris connaissance des retards dans l’avancement du projet estimé à 12 mois « Vous devez livrer les travaux d’ici le mois d’avril, sinon vous aurez des problèmes avec nous » lancera M.Bouazgui en direction du chargé du projet. Ce dernier soulèvera des lenteurs administratives et des contraintes bureautiques dans le traitement des factures ce qui bloque l’avancée normale du projet. La réception du nouveau lycée de 1000 place permettra, selon le premier magistrat de la wilaya, de diminuer la pression sur le lycée de Maatkas « comme vous l’avez constaté ce lycée est devenu la hantise des gens d’ici. Il faut achever les travaux au plus vite pour régler le problème de la surcharge des classes posée à Maâtkas. » dira t-il. A Mechtras, le premier responsable de la wilaya de Tizi Ouzou inspectera le projet des 100 locaux commerciaux, le nouveau siège de maire et la bibliothèque communale. Des élus au sein de l’APC de Mechtras soulèveront les contraintes liées aux lenteurs des travaux « il n’est pas normal de dépenser plus d’un milliard de centimes pour réaliser une plate forme d’un siège APC, c’est une aberration. Nous demandons à ce qu’il y ait enquête sur la façon dont a été géré ce dossier » déclarera un élu de l’opposition. Le wali fera savoir que pour la bibliothèque, ses services accorderont une rallonge de 6 millions de dinars pour achever les travaux d’aménagement de l’infrastructure. A Assi Yousef, la délégation conduite par M.Bouazgui inspectera les projets portant réalisation d’une école, d’un foyer de jeune et d’une bibliothèque communale. Arrivé au chef -lieu de daïra de Boghni pour notamment inspecter les projets de réalisation de 166 logements LSP, et l’extension de l’hôpital de la ville, le wali de Tizi Ouzou a été une nouvelle fois interpellé par plusieurs dizaines de jeunes sur leurs situations sociales. Des jeunes ont accosté le wali à l’intérieur même de l’hôpital pour dénoncer le marasme dont lequel ils évoluent « on veut du travail » lancent les jeunes à l’unanimité. M.Bouazgui qui a affiché une disponibilité à écouter les doléances des citoyens indiquera que l’Etat se donne les moyens nécessaires pour aider et accompagner toute les couches sociales. Au- delà des promesses, les jeunes disent attendre du concret c’est-à-dire des décisions qui vont leur permettre de sortir du marasme dans lequel ils évoluent.

A.Z

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