Plus de 200 tombes profanées

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L’évènement qui défraie la chronique ces dernières semaines,dans la commune de Sidi Aïch, distante de 40 km environ du chef-lieu de la wilaya de Béjaia, est la profanation en série de plusieurs cimetières relevant de cette localité sise dans de la Vallée de la Soummam.

Mercredi dernier, des citoyens de cette municipalité qui se sont rendus au cimetière de la ville de Sidi Aïch pour enterrer un mort, ont été « surpris » du décor lamentable dont se trouvait leur cimetière.

Quelques 200 tombes ont été saccagées par des inconnus, nous a informé une source locale. « Insupportable ! C’est un carnage, ils ont profané plus de 200 tombes », a déclaré cette source, manifestement choquée et très outragée par cet acte abominable.

Ce cas de vandalisme est loin d’être isolé. En effet, des actes similaires ont été récemment perpétrés dans d’autres cimetières au niveau de cette même commune, à l’instar de celui du village Remila dont plusieurs tombes ont été vandalisées dans la nuit du 28 décembre dernier, et ces mêmes actes se sont reproduits, il y a à peine quelques jours, dans les villages de Tighilt et Tibane relevant de ladite commune.

Ce phénomène étrange qui a mis en émoi la population locale, tout en suscitant l’indignation de quelques-uns, est des plus inquiétants.

Le risque de propagation de cet acte de vandalisme est à redouter. « Si la société civile ne se mobilise pas, ce carnage va se produire dans d’autres cimetières d’autres régions», a alerté notre interlocuteur, tout en précisant que la Gendarmerie nationale et les autorités locales ont été avisées sur ces tristes évènements. Toutefois, ce qui semble inquiéter et déranger notre source, qui voulait parler dans l’anonymat, par crainte de représailles, dit-t-il, est l’attitude de l’imam qui a conduit la prière du mort ce jour-là et qui a, selon notre source, passé sous silence ces actes sauvages, « il n’a soufflé aucun mot pour dénoncer ces actes », nous a-t-il indiqué. Selon une autre personne, ces actes auraient été commis par des islamistes radicaux qui n’approuvent pas la façon par laquelle l’on enterre les morts dans ces localités. Pour ces extrémistes, il n’est pas convenable d’ériger ou de construire des tombes, car cela est, à leurs yeux, une « bidâa ».

Boualem Slimani

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