La prestation sanitaire décriée

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Avec une polyclinique au chef-lieu communal, une unité de soins médicalisée à Béni Mansour et trois autres à Aftis, Mechtik et Ath Ouihdane (douar Tigrine), les besoins de la population estimée à 12 000 habitants sont loin d’être satisfaits.

«Nous sommes les victimes expiatoires d’une politique de santé qui fait la part belle aux professions de foi et aux injonctions paternalistes, et qui fait très peu cas de la santé de proximité qu’on entend vouloir promouvoir», peste un citoyen du chef-lieu communal en mettant à l’index la réforme de la santé publique. «Elle ne nous a apporté que déception et désillusion», tranche-t-il. «Sinon, comment expliquer que des milliers de citoyens de notre commune soient obligés de sacrifier une grande partie de leur temps et de leur argent pour trouver un toubib ou un infirmier ?», s’offusque un autre citoyen de la localité. Notre interlocuteur en veut, pour preuve le douar Tazmalt regroupant 7 villages et dont les résidants doivent rallier les communes limitrophes comme Ighil Ali ou Aït R’Zine pour une hypothétique prise en charge médicale. Il en va ainsi et pas autrement quand la nature et la qualité des prestations de soins diminuent pendant que la demande va crescendo. «Contrairement aux années passées, la permanence au niveau de la polyclinique n’est plus assurée au-delà de 16 heures ni durant les week-end, alors que le service de radiologie n’a plus fonctionné depuis 3 ans environ», affirme dépité un élu municipal de Boudjellil. «On souhaite l’ouverture d’une maternité rurale et la mise en place d’un point d’urgence pour nous permettre de faire l’économie des périlleux transferts des malades sur Akbou et Tazmalt», préconise notre interlocuteur. «Même les médecins privés, dont la présence sur le territoire de notre commune aurait été d’un grand apport, à même de suppléer la défection du service public, boudent notre région, obnubilés qu’ils sont par leurs calculs d’apothicaires », renchérit Bachir, de la localité d’Iarkave. Par ailleurs, les responsables de l’APC de Boudjellil font état du squat d’une unité de soins construite depuis le début des années 1990 au profit du douar Tazmalt regroupant sept villages et hameaux. «La structure n’a jamais ouvert ses portes à ce jour. Au départ, sa mise en service avait été retardée pour cause d’absence de réseau d’assainissement et quand ce problème a été solutionné la bâtisse était déjà squattée», nous signale un citoyen du douar Tazmalt. Ce statu quo fortement pénalisant dure depuis plus de vingt ans. Les villageois concernés n’ont d’autre alternative que de se rabattre sur l’unité de soins du village Aftis, qui s’en trouve du coup dépassée. «Nombreux sont les citoyens du douar Tazmalt à préférer se rendre à Guendouze ou Ighil Ali pour se soigner», nous signale-t-on.

N. Maouche

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