Béjaïa : Nette amélioration de la production d'agrumes

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«Nous sommes encore très loin du contrat de performance signé entre les professionnels de la filière agrumicole et le ministère de tutelle, tablant sur un rendement de 178 quintaux à l’hectare, mais nous pouvons d’ores et déjà avancer que la piètre prestation de 25 qtx à l’hectare enregistrée l’année passée n’est plus qu’un mauvais souvenir», affirme un exploitant de la région d’Amizour, immense verger agrumicole s’il en est.

« Il est trop top pour établir un quelconque bilan mais il va sans dire que tous les indices concourent pour rééditer, sinon dépasser l’exploit de l’année 2009 qui était de 500 000 quintaux d’oranges », suppute un autre professionnel installé dans la commune de Timezrit, un autre fief de l’agrumiculture.

Tous les agriculteurs interrogés relèvent unanimement une hausse sensible du volume de production et une productivité qui a emprunté la même courbe ascendante. Conséquence inéluctable, autant l’offre de ces produits du terroir a fait une embardée spectaculaire, autant les cours sur les étals ont amorcé une chute brutale, au grand bonheur des petites bourses. En effet, les agrumes sont disponibles à profusion autour de 70 dinars le kilo, alors qu’à pareille époque de l’année dernière, le kilo d’orange se négociait à pas moins de 150 DA, soit une baisse salvatrice de près de 50%.

«Les précipitations atmosphériques de ces derniers mois sont arrivées à point nommé. Les arbres généreusement abreuvés ont donné lieu à une fructification exubérante », constate un jeune fellah d’Ouzellaguen, dans la haute Vallée de la Soummam, pour expliquer cette offre abondante. Notre interlocuteur note par ailleurs, et non sans soulagement, la très faible occurrence des maladies touchant les vergers, telle que celle causée par la mouche blanche (aleurode). D’aucuns parmi les agrumiculteurs bien ferrés sur la filière relèvent, d’autre part, la persistance des méthodes archaïques de conduite des exploitations et les écueils en rapport notamment avec la cherté des intrants et des équipements, comme étant des facteurs défavorables, de nature à obérer l’essor de la filière. « Une agriculture moderne ne doit pas dépendre uniquement de l’aléa climatique. L’arrachage et le remplacement des vergers vieillissants par de jeunes plants, la généralisation de l’apiculture intégrée aux vergers agrumicoles et le recours au système du goutte-à-goutte comme moyen d’arrosage, s’imposent pour espérer de meilleures perspectives », nous explique un agriculteur d’Akbou. Ce professionnel en veut pour preuve,l’évolution des parcours de la wilaya de Bgayet réservés aux agrumes.

Ces derniers ont connu aux cours de la dernière décennie, une extension de plus de 60%, due aux aides consenties par l’Etat à la faveur du plan national de développement agricole (PNDA), sans pour autant contribuer à tirer vers le haut les prévisions de production.

N.Maouche

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