Les syndicats de la santé publique se retirent de la conférence nationale de la santé

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Les syndicats de la santé publique (SNPSP, SNPSSP, SNPDSM) et le conseil de l’ordre des médecins se retirent de la conférence nationale de la santé qui a débuté jeudi dernier, et prendra fin aujourd’hui.

En effet, ces derniers, qui ont pris part jeudi dernier, à la conférence nationale de la santé ont décidé de boycotter cette rencontre, pour le fait de ne pas été concerté à l’élaboration de l’avant-projet de loi sur la santé pour les vingt prochaines années.

Pour le président du syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), Dr Lies Mérabet, il dira que « cela fait des années que nous demandons que la loi sanitaire soit revue et discutée, mais une fois arrivé à la conférence nationale, nous avons été éliminés de tout espace de concertation ». « Tout a été décidé c’est seulement un QUCM qui a été soumis aux syndicat et non le projet de loi de la santé », a-t-il expliqué avant d’ajouter que « Cette démarche est contesté e dans le fond et dans la forme ».

Intervenant lors d’une conférence de presse tenue au niveau de son siège national, le président du SNPSP a fait remarquer que « Si nous participerons à cette conférence, cela sera une manière de cautionner un travail qui a été déjà fait ».

Dans cet état de fait, Dr Mérabet a interpellé le ministre de la Santé de la Population et de la Réforme hospitalière pour soumettre le projet de loi de la santé aux partenaires sociaux dans le cadre de la concertation. Abondant dans le même sens, le président du syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP), dira que « Nous ne pouvons pas cautionner une démarche où nous n’avons pas eu de document ». « Sur quoi on va déboucher ? », s’est-il interrogé avant d’affirmer qu’« il ne sortira rien de sérieux de cette rencontre nationale, sans la participation des partenaires sociaux ». Ce dernier a révélé que « le projet de loi sanitaire existe depuis fin octobre ».

Quant au Pr Nacer Djidjli, secrétaire général du Syndicat des professeurs, docents en sciences médicales (SNPDSM), il a indiqué que « ce n’est pas normal qu’un document qui nous intéresse soit confidentiel».

Celui-ci a en outre dénoncé « l’attitude » du ministère de tutelle qui a exclu le syndicat algérien des paramédicaux (SAP) de cette rencontre, pour le simple fait d’avoir décrété une grève. « Nous ne pouvons pas accepter cette exclusion », s’écrie-t-il. Le Pr. Nacer Djidjli, a, en outre, révélé qu’ « on nous a donné un exemplaire du projet de loi de la santé ( la mouture 2010) en cachette, nous avons même fait notre mia-culpa, mais une fois arrivé à cette rencontre nationale, nous n’avons pas eu droit à avoir le document ». « Pourquoi ce fonctionnement ? Nous ne pouvons pas continuer à jouer ce jeu », a-t-il noté.

Le président du conseil de l’ordre des médecins, M. Mohamed Barkani Bekkat, a déploré le fait que « nous avons été invité 24h avant la tenue de la conférence nationale. Ils nous ont appelés pour faire de la figuration ». Il enchaîne : « Nous avons quitté cette conférence, qui, à nos yeux, été un rassemblement multicolore, qui ne débouchera sur rien du tout ». « Nous ne pouvons pas accepter une situation alibi, alors que nous savons que la loi sanitaire a été déjà finalisée », a-t-il rétorqué. « La démarche de la tutelle est claire ; elle voulait avaliser un texte de loi qui a été déjà fait », a-t-il déploré. Les syndicats de la santé publique, ont été tous unanimes à revendiquer officiellement un espace de temps assez conséquent pour travailler sur le projet de la loi sanitaire et ramener des propositions.

« Dans la mesure où la tutelle ne répond pas favorablement à notre appel, nous comptons se réunir pour décider de la démarche à entreprendre », a fait savoir Dr Mérabet.

Lemya Ouchenir

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