« 10 ans barakat ! »

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L’épineuse question de la régularisation des travailleurs vacataires recrutés depuis dix ans, dans les différentes cités universitaires de Tizi Ouzou, revient à la surface.

Les 175 travailleurs concernés sortent de leur mutisme pour dénoncer leurs situations et revendiquer la permanisation.

Ils sont des agents de sécurités, des femmes de ménages, agents de bureau …à subir la « précarité » depuis 2001, date de leur recrutement. Des travailleurs des résidences universitaires de Tizi Ouzou exerçant depuis plus de dix ans comme vacataires demandent la « régularisation de leurs situations » qui tend à s’éterniser.

En effet, selon les déclarations faites par les représentants de cette catégorie professionnelle, les travailleurs ne cessent de subir la « précarité » malgré « une charge de travail conséquente ».

C’est pour cela qu’ils ont décidé de sortir de leur mutisme et le silence que leur impose leur statut fragile pour dénoncer ce qu’il qualifient « d’injustice » et d’insupportable. Dans leur déclaration, les représentants de ces travailleurs dont le nombre est estimé à 175 estiment qu’il est « vraiment » temps aux autorités concernées de se pencher sur leur cas et de procéder à des régularisations « nous sommes des dizaines de fonctionnaires exerçant avec le statut de vacataires cinq heures, d’autre huit heures. Nous subissons toutes les formes d’injustice car nous n’avons guère le droit de grève ni de se constituer en syndicat. Nous avons mis en place un collectif qui aura pour mission de faire valoir nos revendications » nous dit un représentant du collectif des travailleurs vacataires des résidents universitaires de Tizi Ouzou. Ce dernier explique « nous avons été recruté en 2001 dans le cadre des contrats de cinq heures moyennant six mille dinars mensuellement. Depuis, c’est-à-dire dix après, nous sommes toujours dans la même situation. La précarité dans laquelle nous avons évolué a poussé plus d’un d’entre nous, à jeter l’éponge et changer de métier. Pour nous, par contre, après dix ans, on se dit que nous n’avons pas beaucoup le choix, j’ai vraiment peur de quitter et me retrouver après en chômage alors je subis mais jusqu’à quand ? ». Djamel, un autre représentant dudit collectif pense que la tutelle devra trouver une solution « j’ai 32 ans et mes projets tombent à l’eau l’un après l’autre. Imaginez un jeune qui touche moins de six milles dinars. Nous travaillons à temps plein, soit huit heures et nous sommes payés uniquement sur la base de cinq heures. C’est inadmissible. » Nous fait savoir notre interlocuteur.

Les représentants du collectif des travailleurs vacataires des résidences universitaires de Tizi Ouzou ont dénoncé à la même occasion, les « multiples passe- droits » et autres « corruption » qui sévit dans le secteur. Pour eux, il faut « avoir une connaissance ou payer un intermédiaire pour voir sa situation régularisée ».

Les travailleurs vacataires des cités universitaires de Tizi Ouzou comptent à ce sujet se réunir « aujourd’hui, nous avons tapé à toutes les portes en vain, pour le moment rien n’y fait, dix ans Barakat ! » rouspètent les représentants du collectif de ces travailleurs.

Ces derniers annoncent déjà un mouvement de protestation dans les jours à venir « nous allons nous réunir cette semaine au niveau de la cité universitaire de M’douha pour décider des actions à mener ;un débrayage est déjà prévu. Nous sommes décidés à faire sortir nos revendications de l’anonymat » concluent- ils.

A.Z.

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