Organisée sous le patronage de la direction des services agricole de Béjaïa, la Foire de l’olive et d’autres produits agricoles du terroir qui s’est ouverte le dimanche, pour trois jours, n’a pu drainer plus d’une dizaine d’exposants.
Beaucoup d’étals sont restés vides. Mais par contre côté visiteurs, cette foire a tenu toutes ses promesses avec l’engouement qui a eu lieu le premier jour.
Les automobilistes trouvent du mal où garer les véhicules et la grande placette de la mairie et de la cour de l’école d’à côté lieu des expositions ont du mal à contenir cette marée humaine.
Rencontré en marge de cette manifestation agricole, Bouaziz Naoui, le directeur de la DSA de Béjaïa, a bien voulu nous livrer ses impressions sur la filière oléicole de sa wilaya. « Tout d’abord, la tension qu’a connue cette ville ces deniers jours a dissuadé certains exposants qui ont renoncé à leur participation. Mais l’essentiel pour nous est que celle-ci ait lieu. Car non seulement elle permet de mettre en contact les producteurs et les consommateurs mais aussi les fellahs avec les agents des instituts qui leur dispensent des formations et des vulgarisations des nouvelles techniques de production » a-t-il dit. Continuant dans la foulée, il met en exergue d’autres facteurs de développement du secteur agricole.
« Nous avons commencé par organiser des séances de vulgarisation et de sensibilisation des oléiculteurs autour des techniques de taille et méthode des récoltes. Les propriétaires d’oliveraies doivent abandonner les méthodes traditionnelles de récolte telle que le gaulage qui endommage les jeunes pouces qui donnent le fruit l’année suivante. Le filet permet de récolter des fruits sains. Comme la période de greffage arrive, nous allons lancer incessamment les opérations de greffage d’oléastres. L’Etat par un soutien de ces opérations de greffage en finançant 50 % des frais engagés par l’agriculteur, vise à réhabiliter des vergers déjà existants. L’Etat intervient aussi pour soutenir l’acquisition des équipements. A titre d’exemple. Depuis l’événement en 2002 du FNDRA, 30 huileries modernes ont été acquises avec les aides de l’Etat dans la wilaya de Béjaïa. Nous continuerons à soutenir ceux qui en feront la demande pour l’acquisition des huileries afin d’augmenter davantage les capacités de trituration. En utilisant un outil moderne, outre la réduction du taux d’acidité le fellah n’aura plus à attendre des jours pour engranger sa récolte d’huile. Cela a donné des résultats palpables. On est passé au bout de quelques années de 10.000 qx/jour à 15.000 qx/jour. Aussi, un plan de développement des activités oléicoles a été mis en place pour notre wilaya. A cet effet, 700 ha sur les 5000 prévus dans le plan quinquennal 2010/2014 ont été déjà réalisés », renchérit notre interlocuteur. Parlant de la production de cette année et des débouchés, il a dit : « certes, la production d’huile de 2008 a atteint un plafond jamais réalisé auparavant. Par contre, celle de 2009 a été médiocre. Quant à celle de cette année, nous avons atteint les 15 millions de litres avant même que la campagne ne s’achève à travers toute la wilaya. Ce qui est satisfaisant tout de même. Mais le souci majeur reste l’écoulement de la production. J’ai vu sur les étals des grandes surfaces de Béjaïa, de l’huile d’olive de chez nous vendue dans des bouteilles en verre et en plastique qui rassurent les consommateurs sur les règles de conditionnement usuelles. Mais il faut que nous pensions à aller toujours de l’avant si nous voulions que nos produits soient compétitifs à l’exportation. L’entre aide entre producteurs devrait être de mise aussi, lesquels devraient se regrouper dans des coopératives qui pendraient en charge leurs problèmes. Autant dire que l’union fait la force ».
L.Beddar

