L’huile d’olive frelatée envahit le marché

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Aussi paradoxal que cela puisse paraître, la disponibilité à profusion de l’huile d’olive, dans la région de Seddouk au cours de ces derniers mois, n’a pas manqué de faire la courte échelle aux princes de l’arnaque. Une sotte engeance avec grosses ficelles et petites combines scellées par les serments et les sacrements du gain facile. En effet, ne dit-on pas que l’occasion fait le larron et à cœur vaillant rien d’impossible ? Toujours à l’affût, cette cohorte de margoulins a, à l’évidence, longuement fourbi ses armes pour porter l’estocade à des bourses déjà faméliques en proposant à la vente de l’huile d’olive frelatée. Selon des témoignages concordants, son cours oscille dans une large fourchette comprise entre 200 et 350 DA. Le nectar d’olive prétendument pur, est en réalité étendu d’huile raffinée (« sans goût ») dans une proportion pouvant aller jusqu’au tiers du volume. «Il faut être un fin connaisseur pour s’en rendre compte, tellement le mélange est savamment dosé», relate Madjid du village Zounina dans la commune de Seddouk, où l’on murmure partout avoir été abusé par ces aigrefins passés maîtres dans l’art de l’esbroufe. Puisant dans le vaste registre des entourloupes, certains escrocs, nous signale-t-on, ne lésinent pas sur les formules farcies de références religieuses pour amadouer le client. Une monnaie sonnante et trébuchante vaut bien une bigoterie ! Et, le plus souvent, ces liturgies font mouche. Pour peu qu’on titille son ego, qu’on chatouille sa fierté ou qu’on gonfle son cœur, le pauvre acheteur tombe comme un fruit mûr dans le traquenard. «La multiplication de ces revendeurs occasionnels doit susciter chez l’acheteur un réflexe de vigilance. Dans tous les cas de figures, il faut s’approvisionner chez des connaissances réputées pour leur sérieux et leur loyauté», recommande un oléiculteur d’Amalou.

N. M.

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