C’était le samedi 25 février 1989, à 23h, sur le chemin du retour du Maroc, précisément de Oujda, sur le tronçon Aïn Defla–El Khemis, que Dda Lmulud a rendu l’âme dans «un accident» de voiture. C’était son dernier voyage sur cette terre de Tamazgha, qui l’a vu naître, le fils de la colline oubliée. De son vrai nom Mohamed Mammeri, né le 28 décembre 1917 à Taourirt Mimoun, chez les Ath Yanni, en haute Kabylie. A onze ans il part pour Rabat chez son oncle, il entre en sixième au Lycée Gouraud, 4 ans plus tard, il revient en Algérie et étudie au Lycée Bugeaud. Il part par la suite au Lycée Louis le Grand à Paris, ayant en vue l’Ecole Normale Supérieure. Mobilisé en 1939 au 9e RTA, il suit l’Ecole d’Aspirant de Cherchell. Libéré en octobre 1940, il s’inscrit à la faculté des Lettres d’Alger. De nouveau mobilisé en 1942, il participe aux campagnes d’Italie, de France et d’Allemagne, mais sans vraiment être engagé sur le front. Concours à Paris de professeur de Lettres, et en Algérie en septembres 1947, professeur à Médéa de 1947 à 48, puis à Ben Aknoun près d’Alger. Pendant la lutte de libération nationale, il participe comme tous les militants des causes justes sous le nom de Kadour et Si Brahim Bouakez. D’ailleurs, c’est lui le rédacteur du rapport portant la cause algérienne à l’ONU, remis par Tahar Oussedik, son responsable hiérarchique, à M’hamed Yazid, dans douze enveloppes, en 1957 à Rome en Italie. Durant la même année, il a sauvé la vie à l’ancien chef du gouvernement algérien, puis se rendit au Maroc. A son retour en Algérie en 1962, il est professeur à l’université d’Alger et Directeur du CRAPE jusqu’au Printemps 1980, date historique pour le mouvement berbère. C est la goutte qui a fait déborder le vase, lorsque le Wali de l’époque l’empêchait de faire une conférence à l’université de Tizi-Ouzou sur sa dernière publication, Poèmes kabyles anciens.
Ses principaux ouvrages
La colline oubliée 1952
Le sommeil du juste 1955
L’opium et le bâton 1956
Les poèmes de si Mohand Ou Mhend 1959
Tajerrumt n tmazight (la
grammaire berbère) 1976
Le banquet précédé de «la mort absurde des aztèques» 1977
Poèmes kabyles anciens 1980
Machaho 1980
Telem chaho 1980
La traversée 1982
Le foehn 1982
Cheikh Mohand a dit 1989
Poèmes en dédicace
I Dda Lmulud
Ilbaz ger yefrax ifaz
Aâdi-k ghef Ugeni Uzaraz
Agwad ik gher Ay Yanni
A tir bbu dar agraraz
Ars di lhara Umedyaz
Winna d Mulid Maâmmeri
D amdan s tmusni ifaz
Tamazgha tesruh argaz
Ig Zza yak yefruri
Mohand Ouramdane Larab, in Alger Républicain Mars 1989