Bouira : Le théâtre communal baptisé au nom de Salah Sadaoui

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La wilaya de Bouira vient de rendre un hommage des plus marquants à l’un de ses meilleurs enfants qui a sacrifié toute sa vie pour la culture algérienne en générale et kabyle en particulier. Ainsi, et pour ancrer le nom et l’image poétique de l’artiste dans la mémoire collective, les responsables de cette wilaya ont baptisé le théâtre communal en son nom. Salah Sadaoui, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a vu le jour en 1936 à Tamellaht, village relevant de la commune d’Ahnif. Après le retour de son père de France, la famille s’installe à Alger. A la capitale, Salah Sadaoui intègre l’association, Espérance sportive, où il rencontre Missoum, propriétaire d’un orchestre. Et c’est là qu’il s’engage dans la musique. En 1954, il émigre en France pour travailler dans une usine à l’instar de tous ses compatriotes. Les week-ends, il anime avec d’autres artistes des soirées dans les cafés. Quelques années après, il investit dans le commerce tout en restant accroché à la musique et au théâtre. Ammi Salah, comme le surnomment ses amis, a composé des chansons pour une Algérie indépendante bien avant le recouvrement de la souveraineté nationale, ce qui lui a causé d’énormes ennuis avec l’administration coloniale. Il a chanté la liberté ainsi que le marasme auquel font face ses compatriotes à l’exil. Yecreq yitij yuli wass est l’un des tubes-phares de l’artiste qui a connu un franc succès eu égard à la nature du texte et à la mélomanie qui l’accompagne. Salah Sadaoui est décédé à Paris le 10 mai 2005 suite à une maladie, laissant derrière lui un répertoire riche qui témoignera à jamais de son parcours. Une année après sa disparition, le village Raffour, dans la commune de M’Chedallah, lui a rendu un vibrant hommage en présence des amis du défunt qui ont apporté des témoignages sur lui. On ne peut oublier les larmes de Kaci Tizi-Ouzou lors de son intervention ou Ahmed Hamou et autres Bouzidi. Aujourd’hui, c’est un autre hommage que Bouira lui rend. Son nom restera à jamais gravé dans la mémoire des Bouiris.

Amazigh A.

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