Une aile de l’ancien tribunal s’effondre

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L’aile Ouest de l’ancien tribunal de Béjaia s’est effondrée, hier à 11 heures du matin, sans, heureusement, faire de victimes. C’est un pan de l’histoire de la ville et un projet d’avenir qui sont, en même temps, réduits en poussière.

Presque centenaire, ce bâtiment désaffecté faisait l’objet de travaux de confortement et de stabilisation pour être transformé en annexe de l’Ecole national des beaux arts.

Des creusements sont effectués sous les fondations afin d’y injecter un béton composite censé stopper l’enlisement. Des fouilles de douze mètres ont été pratiquées pour s’avérer n’être que des fosses engloutissant les flots de précipitations de ces dernières semaines.

Cela a été fatal. Le wali de Bejaia évoque d’ores et déjà la probabilité de la démolition totale de l’édifice dont on ne voit plus comment amortir la chute. Les riverains et les usagers de la rampe du Front de mer sont désormais sous la menace d’un nouvel épisode de fracas. En fait, le périmètre environnant la Casbah de Béjaia s’avère être une aire meuble qui montre depuis longtemps d’inquiétants signes telluriques. L’effondrement du tribunal constitue une sérieuse confirmation de la dégradation des soubassements de cette portion urbaine construite en chanfrein maritime.

Les pouvoirs publics ont longtemps tergiversé avant de se décider à des ripostes qui s’avèrent aujourd’hui, inutiles sinon contreproductives. Alors que les premières alertes ont été données depuis prés de vingt ans, ce n’est qu’au mois de juillet 2010, qu’une entreprise a été engagée pour des travaux de confortement avec malheureusement la réussite que l’on sait désormais. Il semble que l’insuffisance des autorisations-programmes ait conduit à l’échec de plusieurs appels d’offres. Après plusieurs consultations infructueuses, la Direction de la culture, maitresse de l’ouvrage, a dû se résoudre à réviser à la baisse le niveau de qualification exigible de l’entreprise réalisatrice pour enfin entrer dans les crédits étriqués alloués par la tutelle.

Des questions se posent aujourd’hui, sur la pertinence des options d’ingénierie mises à l’œuvre et sur la responsabilité politique des atermoiements ayant longtemps sévi avant qu’une inopérante tentative de réhabilitation ne soit lancée.

M. Bessa

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