Pour eux, les journées se suivent et se ressemblent, aucun changement prévu dans l’immédiat, et ce n’est pas le 14 mars, cette journée qui leur est dédiée aujourd’hui, qui changera de sitôt leur quotidien.
Ils et elles traînent leur handicap à longueur d’année, résolument décidés à s’en remettre à la grâce divine, les handicapés se cloîtrent dans un mutisme qui leur est propre à défaut d’une prise en charge adéquate des services sociaux.
Qu’ils soient sourds-muets, malvoyants, mongoliens, infirmes où paralytiques, les personnes à mobilité réduite sont toujours dépendantes d’une personne valide qui doit les aider chaque jour.
Déjà que pour une personne valide et bien portante, il est extrêmement difficile d’évoluer dans notre société on peut aisément imaginer les difficultés et l’embarras auxquels sont confrontés les infirmes. Pour les plus valides d’entre eux, ceux désirant faire l’acquisition d’un véhicule équipé et adapté à leur infirmité les difficultés se présentent rien que pour passer le permis de conduire catégorie ‘’F’’ indispensable pour la conduite d’un véhicule destiné aux personnes handicapées. Il n’est pas chose aisée de trouver une auto-école spécialisée, celle qui dispose de véhicules répondant aux normes, à proximité de leur lieux de résidence.
Ainsi pour obtenir ce fameux permis de conduire, il faut se déplacer à Alger ou dans les grandes villes, parfois en effectuant plusieurs centaines de kilomètres avec toutes les contraintes que cela suppose. Les autres infirmes eux, sont bien et trop souvent, marginalisés et privés de sorties en l’absence de moyens financiers mais surtout de véhicules capables de les transporter.
A commencer par les moyens de transport publics qui sont inadaptés aux handicapés. En effet, aucun bus ni fourgon de transport de voyageurs n’est doté de monte marches adéquates permettant l’accès aux fauteuils roulants. De même pour les accès aux édifices publics qui demeurent inaccessibles aux invalides.
Pourtant, il n’est pas rare d’apercevoir des places de stationnements pour véhicules réservés aux handicapés aux abords de ces mêmes édifices, mais pour pouvoir y accéder, c’est une autre paire de manche. Escaliers abrupts font hélas désormais partie de ces architectures hideuses et froides, en plus des labyrinthes qui font office de couloirs et de corridors. Cela dit, les paraplégiques ne sont pas les seuls infirmes souffrant de cette indifférence, d’autres catégories d’handicapés sont confrontées au laxisme des autorités.
Les non voyants revendiquent toujours le respect des lois concernant leur intégration dans le milieu du travail, notamment en qualité de standardistes dans les administrations et autres établissements publics. Standardistes car c’est l’une des rares formations qui leurs soit permis d’acquérir, et pour cause l’absence d’ouvrages en braille se fait énormément ressentir auprès des non voyants.
Depuis la disparition de l’ENABROS, rares sont les non voyants à avoir réussi à retrouver un emploi, même si les lois relatives à leur insertion dans le milieu du travail sont claires, il n’en demeure pas moins que leur application se fait désirer. A ce sujet, les entreprises publiques ou privées sont récalcitrantes en faisant montre d’une réserve injustifiée à l’égard des handicapés en général, et leur avenir est toujours à la merci des pouvoirs publics.
Peut-on leur éviter ces tares de plus, infligées par les esprits réfractaires ? Evidemment oui, puisque la politique menée depuis quelques années pour la réinsertion des handicapés est positive, tout du moins en théorie, puisqu’en pratique, d’immenses efforts sont à fournir pour que l’handicapé puisse s’épanouir un tant soit peu.
Hafidh.B