Journée de colère à l’université de Tizi Ouzou

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Des étudiants ont procédé à la fermeture du siège de la direction des œuvres universitaires centre de Mdouha pour justement condamner la même agression et surtout s’élever contre « la situation de non gestion » dans la quelle « sombre leurs cités respectives » souligne un étudiant.

Hier encore, l’université de Tizi Ouzou a vécu une autre journée de colère. A Boukhalfa, les examens prévus à la faculté des sciences juridiques ont été reportés en raison du mouvement de grève enclenché suite à l’agression d’un étudiant à la cité garçon.

Des étudiants ont procédé à la fermeture du siège de la direction des œuvres universitaires centre de Mdouha pour justement condamner la même agression et surtout s’élever contre « la situation de non gestion » dans la quelle « sombre leurs cités respectives » souligne un étudiant.

Ce dernier, nous fera savoir que l’action de protestation (fermeture du siège de la direction des œuvres universitaires centre de Mdouha) est « illimitée jusqu’au départ de premier responsable ». à Hasnaoua, des centaines d’étudiants ont pris part à un rassemblement de protestation « improvisé » pour d’une part « dénoncer les tentatives de récupération partisane » de leurs mouvement et de leur réitérer leurs revendications pour « une véritable université à Tizi Ouzou ».

Du côté du département de Chirurgie dentaire, les étudiants ont tenu hier, un Sit-in pour revendiquer la réhabilitation du titre de docteur en chirurgie dentaire, suspendu depuis l’année 2007. L’université de Tizi Ouzou bouillonne, les étudiants grognent, la tutelle continuera- t-elle à faire la sourde oreille ?

« Nous refusons toute tentative de récupération partisane de notre mobilisation, c’est une action estudiantine » ont clamé hier, les étudiants de l’université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou au cours d’un rassemblement de protestation organisée devant la bibliothèque centrale du campus universitaire Hasnaoua.

La raison d’une telle « volte face » contre « les tentatives de récupération » est, selon un étudiant membre d’un comité autonome et animateur au sein de la coordination locale des étudiants, l’OPA lancée par un « parti politique connu dans la région » et qui visent selon lui à « récupérer un mouvement estudiantin, à biaiser le débat et jeter le vent du discrédit sur nos actions ».

Notre interlocuteur affirme, dans ce sillage, que des membres d’une délégation qui devaient représenter les étudiants de l’université de Tizi Ouzou dans la réunion de la coordination nationale ont été élus à l’occasion d’une réunion de la CLE « nous avons été surpris de la présence de quelques étudiants, militants d’un parti politique bien connu pour ces tentatives de récupération de nos actions, qui étaient présents sur les lieus de la réunion de la CNAE ( coordination nationale ) au nom de l’université de Tizi Ouzou. Ils voulaient même en découdre avec les représentants légitimes des étudiants. La veille, ils n’étaient même pas présents au cours d’une réunion de la CLE tenue au siège du comité de la faculté des sciences économiques et de gestion. » Regrette cet étudiant.

La CLE est « indépendante de toute chapelle partisane »

Pour lui, « personne, à part les membres de la délégation élus au cours de la réunion de la CLE, n’est mandaté pour parler au nom des étudiants de Tizi Ouzou ». les animateurs de la coordination locale ont saisi cette opportunité pour répondre à « certains » qui tentent, selon leur déclaration d’associer « la CLE à un sigle politique comme cela a été repris sur l’un des titres de la presse nationale » affirmant à ce propos, que la CLE est « indépendante de toute chapelle partisane ».Le rassemblement d’hier, se voulait, selon plusieurs étudiants interrogés sur place, un « énième appel » adressé aux autorités locales pour qu’ils réagissent par des mesures « concrètes » loin des promesses inutiles.

A ce titre, plusieurs intervenants ont insisté sur l’urgence de « sécuriser l’université » en bute ces derniers mois, à un climat sécuritaire des plus fragile. Des agressions quotidiennes contres la masse estudiantine sont signalées « veut- on le pourrissement à l’université ? » s’est interrogé un étudiant.

Le rassemblement organisé hier, devant la bibliothèque centrale est une action « spontanée » après « l’agression » dont aurait été victime un étudiant à la résidence universitaire Boukhalfa II. Bien évidemment, cette action de contestation a été une autre opportunité pour la masse estudiantine d’évoquer toutes les difficultés et l’immensité du calvaire que l’étudiant vit à l’intérieur de leur université. Pour les intervenants, il n’est pas normal qu’un « pays disposant d’une manne financière importante » puisse avoir des université « pauvres », un étudiant fera remarquer dans ce sillage « au moment où l’on fait des annonces médiatiques sur de mirobolantes sommes d’argent libérés au profit du secteur, l’étudiant patauge au cœur de la misère. Les cités universitaire s’apparentent à des dortoirs où ils ne fait pas bon d’y vivre alors que sur le plan pédagogique, les moyens sont dérisoires voire rudimentaire » se désole –t–il.

Des étudiants revendiquent le départ du DOU centre

Sur le plan des revendications, les étudiants demandent, entre autres, la démocratisation de la gestion de l’université le maintien du système classique au côté du LMD, l’augmentation de la bourse à 15000 Dinars.

De son côté le comité autonome de la faculté d’Agronomie a diffusé hier, une déclaration dans laquelle, les étudiants exprime leur « rejet » dans le « fond et dans la forme » des conférences lancées par le ministre de l’Enseignements supérieur et de la Recherche scientifique. Pour le comité en question, ce n’est pas à l’étudiant d’élaborer un statut de la Fonction publique « chacun doit faire son travail correctement » estiment les étudiants de Tizi Ouzou.

Cependant, c’est la dégradation du climat sécuritaire au sein des campus et cités universitaire qui semble inquiéter les étudiants. Ceux de Boukhalfa l’ont montré hier à travers des actions de protestation allant jusqu’au boycott des examens programmés pour la journée d’hier.

Le siége de la direction des œuvres universitaires centre de Mdouha a été fermé certains étudiants que nous avons interrogés, nous ont fait savoir qu’ils demandent « le départ du directeur des œuvres universitaires » et d’enchaîner « nous vivons un véritable calvaire au vu et su de tous les responsables qui se plaisent dans le rôle de spectateurs devant tant de misère. Je considère qu’il n’ y a pas de gestion au sein de notre cité c’est grave, il est urgent que la tutelle intervienne pour permettre à l’étudiant d’évoluer dans des conditions décentes » fulmine un étudiant résident à la cité U de Boukhalfa II, qui a été le théâtre de l’agression du jeudi dernier. Par ailleurs, des étudiants du département de chirurgie dentaire ont organisé un sit-in devant la clinique dentaire Pr. Hanachi de M’douha, afin de demander, entre autres, la réhabilitation du titre de « docteur en chirurgie dentaire » suspendu depuis l’année 2007.

A.Z.

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