Mi-figue mi-raisin pour les hôteliers en Kabylie

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A Béjaïa et notamment sur la côte est, la fréquentation des plages a explosé durant le mois de juillet et la première quinzaine du mois d’août, mois de jeûne oblige et ce qui justifie, d’après les hôteliers, la flambée des tarifs des séjours. Notre virée sur le littoral de Tichy confirme la donne. Faute de complexes touristiques pouvant accueillir les estivants venus de toutes les régions du pays, ces derniers se ruent sur les hôtels à l’image des Hammadites, établissement étatique qui a affiché complet durant la première quinzaine du mois d’août, faute de concurrence.

A l’intérieur de cet établissement qui se vante d’être un trois-étoiles, les prestations sont loin d’être aux normes : pas de piscine, ni de climatiseurs dans les chambres, manque de loisirs et plage mal exploitée ; néanmoins l’établissement construit par un architecte français se distingue par ses jardins verdoyants qui sont du reste mal entretenus. L’hôtel est très fréquenté par les émigrés ainsi que les Algérois.

Autre établissement, le Syphax classé quatre-étoiles, mais une fois sur place la réalité est saisissante.

En comparaison avec le quatre-étoiles de nos voisins marocain et tunisien, c’est le fossé. L’établissement Syphax dispose d’un parking étroit et les murs de l’enceinte sont mal entretenus et vieillissants. A l’intérieur l’accueil des réceptionnistes est glacial et peu reluisant à l’image de l’établissement qui ne dispose même pas d’une petite piscine ou d’une plage privée ni de loisirs, hormis une balançoire figée par le temps ce qui explique la disponibilité de places dans cet hôtel.

A défaut de clients, le propriétaire n’a pas trouvé mieux que de transformer cet établissement en sorte de cabaret sauvage où la discothèque se trouvant à l’intérieur n’est pas accueillante. Fait étonnant et contacté par téléphone la veille de notre visite, l’explication qui nous est fournie est toute autre, hôtel familial, discothèque pour les résidants et plage privée.

La plage qui fait face à l’hôtel est médiocre et ouverte à tout le monde et les résidants se voient dans l’obligation de louer un soi-disant parasol. Néanmoins et à côté se trouve un complexe touristique de la même catégorie 4* mais rien à voir avec le premier.

Premièrement, l’établissement qui dispose de bungalows ainsi qu’un hôtel affiche complet. L’intérieur est bien soigné et le complexe a signé une convention avec une entreprise algérienne pour les bungalows.

L’hôtel est doté d’une piscine, d’une plage privée avec transats ainsi que des terrains de tennis et de basket et d’une discothèque. Autre lieu mais qui un a peu perdu de son authenticité Capritour, géant complexe touristique dont les prix ont triplé.

Pour un simple logement, il faut compter 10 000 DA la nuitée et pour un duplex 15 000 DA. Malgré l’ambiance à la cannoise, trop de monde et d’étrangers qui y accèdent pour semer la pagaille au milieu des locataires. Un point négatif qui handicape les locataires qui se plaignent : «Payer un tel prix pour être dérangés par des étrangers au complexe».

Sur la côte ouest, un seul établissement se distingue, le Thais qui applique des tarifs très élevés.

Le complexe du Saket ne déroge pas, lui aussi, à la règle en oubliant le confort des estivants comme les loisirs et l’ambiance. Les côtes tizi ouzéennes, quant à elles, et faute d’infrastructures, de moyens additionnés à l’insécurité n’ont pas connu de rush.

A Tigzirt, le seul établissement qui en vaut la peine n’a pas connu une très grande fréquentation malgré les efforts consentis, accueil, prestations et services. L’insécurité y est pour quelque chose. L’hôtel ne dispose pas d’une plage privée.

Azzeffoun, quant à elle, attire de plus en plus de monde par ses plages comme «le Petit Paradis» néanmoins, point d’infrastructures adéquates.

Nous y reviendrons prochainement dans une enquête sur les dessous du tourisme sur les côtes béjaouies ainsi que les coulisses d’un tourisme à part.

Hacène Merbouti

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