Le manque de liquidités au niveau des postes de la wilaya de Tizi Ouzou semble plus que jamais s’installer dans la durée. Hier encore, la pression était palpable à la poste Chikhi mais aussi à celle du centre- ville.
Des citoyens sont, cependant, dans l’expectative du fait qu’ils ne comprennent pas encore les raisons d’une telle crise endémique. Certains ironisent que pour gagner de l’argent,c’est déjà une peine au quotidien, pour les retirer c’est encore plus dure …un paradoxe !
Hier, les deux agences postales du centre- ville de Tizi Ouzou n’en pouvaient plus. Des centaines de citoyens ont pris d’assaut ces deux bureaux en raisons d’un manque de liquidités au niveau des postes situées aux différents centres urbains de la wilaya de Tizi Ouzou. Une virée effectuée en début d’après-midi d’hier,au niveau de la poste Chikhi et celle du centre- ville, nous a, en effet, permis de constater le désastre que cette situation a généré. C’est la débandade ! Le mot n’est pas assez fort pour décrire la pression qui y régnait. Une intenable chaîne, des vociférations, des centaines de citoyens suffoquent à l’intérieur de bureaux complètement dépassés par l’incroyable nombre de clients. Pour se faufiler jusqu’aux guichets et demander un renseignement, s’acheter un timbre ou solliciter un quelconque autre service, c’est quasi impossible tant les guichets étaient tous squattés par les citoyens. On y colle de peur de perdre sa place et se retrouver relégué dans une interminable chaîne. Au niveau de la poste Chikhi, un étudiant ironisera « pour une fois, j’ai l’occasion de me retremprer dans l’ambiance des cités suniversitaires. C’est pratiquement la même ambiance au niveau des restaurants où règne une indescriptible anarchie et une incroyable cohue » dira-t-il. Il faut dire que le besoin en argent contraint les gens à supporter ces pénibles conditions. Chaque retrait est accompagné d’un grand ouf de soulagement comme pour montrer sa joie et pourtant c’est son argent qu’il a entre les mains, Quel paradoxe !
Malgré donc les annonces faites par le ministre de tutelle, les liquidités n’arrivent toujours pas et les postes sont vraiment à sec au grand dam de toute une population. Pour un simple retrait d’argent, il faut, ces jours- ci, se lever très tôt,notamment pour les régions éloignées du chef- lieu de wilaya pour s’offrir une place de choix dans la chaîne qui se forme dès les premières lueurs du jour. Inutile donc de programmer une simple « bifurcation » pour solliciter ce service, plutôt programmer une journée entière afin de s’acquitter de cette tâche. Postes du centre ville, il est 13h passées de quelques minutes, une interminable chaîne déborde sur la chaussée. Le compteur des tickets affiche 552. Le bureau suffoque et l’ambiance est électrique tant la colère et l’indignation étaient visibles sur tous les visages. Des citoyens profitent de notre passage pour déverser leurs colères contre les responsables « au lieu d’ouvrir un guichet unique pour les retraités afin de libérer les autres guichets et permettre un fonctionnement normal de ces agences En ce moment c’est la débandade et rien ne dit que la situation changera de sitôt » fulminera un enseignent qui dit attendre depuis 7h du matin. Contacté par la Dépêche de Kabylie pour en avoir des explications sur cette crise endémique, le coordinateur des bureaux de postes déclarait sur ces colonnes, que la raison d’une telle pression est le manque d’approvisionnement en liquidités « Nous ne recevons que 20 à 25% des besoins de la wilaya exprimés » dira M.Oukaci.
Le même responsable précise, par ailleurs, que les bureaux de postes du centre- ville sont « pris d’assaut, en plus des citoyens de la notre wilaya, par les citoyens des régions limitrophes, à savoir les Issers, Naciria ou Baghlia. En plus, note M.Oukaci, le fait que plusieurs « gros » versements d’arriérés de salaires au profit des policiers, greffiers, pour ne citer que ceux -là a compliqué la situation.
A.Z

