Enrico chante en Kabyle avec Idir

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Intitulé «voyage d’une mélodie», le nouvel album d’Enrico Macias est composé de quatorze chansons autour de toutes les musiques du monde dont la célèbre chanson d’Idir snitraw, a travers laquelle le natif de Constantine a voulu rendre hommage à ses ancêtres berbères, lui qui avait déjà chanté le hawzi et l’andalou. Invité le 6 mars dernier à l’émission de Michel Drucker sur France 2, Vivement dimanche, Enrico a interprété en exclusivité et en duo avec Idir, la chanson snitraw et les nombreux téléspectateurs étaient ravis d’entendre l’enfant de l’Algérie chanter, pour la première fois en public et après cinquante ans de carrière, une chanson en kabyle. Il avait déjà par le passé chanté dans plusieurs langues à l’image de l’arabe, l’espagnol, le hébreu, l’anglais et l’italien. Questionné par l’animateur de l’émission sur le choix d’interpréter en kabyle cette chanson d’Idir, Enrico Macias a tenu à rappeler que c’est lui-même qui avait inspiré Idir pour Snitraw à partir de son propre titre «oh ma guitare!» qui a fait un grand succès à travers le monde. « Idir m’avait avoué qu’il avait écrit une chanson en s’inspirant de oh ma guitare! en imaginant un dialogue entre une guitare et un oiseau », précise Enrico, assis aux cotés d’Idir sur le plateau de «vivement dimanche». Prenant la parole, Idir a, à son tour, tenu à remercier Enrico pour sa réussite dans l’interprétation, en kabyle, de la chanson, avouant sa surprise de voir Enrico s’en sortir avec brio malgré la difficulté de la tache. « J’avoue que j’ai aménagé le deuxième couplet de la chanson pour qu’Enrico ne trouve pas de difficultés à l’interpréter en langue kabyle, mais ce qui m’a étonné c’est lorsqu’il m’a dit qu’il connaît par cœur ce couplet avant même de la chanter ». C’est dire que pour une première, Enrico Macias a vraiment réussi son pari d’interpréter une chanson dans la langue kabyle, lui qui n’a pas hésité a tresser des laurier à son ami Idir, en confiant à l’adresse de Michel Drucker que l’enfant d’Ath Yenni fait partie des chanteurs les plus connus au monde, surtout à travers sa célèbre chanson Avava Inouva. «A chaque fois que je me produit aux USA et que je fredonne cette mélodie, le public reconnaît de suite que c’est une chanson d’Idir», confie Macias, avant que Michel Drucker ne demande aux deux artistes de la fredonner en direct. Avec ce nouvel album «Voyage d’une mélodie», c’est le grand retour d’Enrico Macias sur les devants de la scène musicale, lui qui avait tenu à s’en éloigner depuis la disparition de sa femme Suzy en 2006. Actuellement, à l’affiche à l’Olympia, Enrico a tenu dans son nouvel album à étendre son champ d’interprétation à plusieurs langues et cultures, dont ce duo en berbère avec Idir. Une manière pour l’artiste de rendre hommage au pays de ses racines, lui qui n’a pas hésité à confier que lorsqu’il se trouvait à Constantine il prenait toujours la côte de Béjaïa pour se rendre à Alger et d’avouer que, pour lui, « la côte algérienne est plus fantastique que celle de Copacabana au Brésil ». Une confidence qui en dit long sur l’attachement d’Enrico, de son vrai nom Gaston Ghrenassia, à la terre qui l’a vu naître il y a 73 ans, avant de la quitter définitivement le 29 juillet 1961, peu avant l’indépendance de l’Algérie. Depuis, l’enfant de Constantine ne cache pas son souhait d’y revenir un jour.

Ali Chebli

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