Ne voyant rien venir à l’horizon quant à leurs revendications malgré une grève illimitée entamé une grève depuis le 20 mars, les travailleurs de COGB LA BELLE ont enclenché hier, la vitesse supérieure en organisant une marche vers la le siège de la wilaya après avoir observé devant le portail de leur unité un sit-in où les responsables syndicaux de l’entreprise, appuyés par des syndicalistes d’autres entreprises et organismes de la ville, ont procédé à des prises de parole pour rappeler leurs revendications, déplorer la dégradation socio-économique de l’entreprise depuis sa privatisation il y a cinq ans, et réclamer sa restitution aux mains des travailleurs.
Selon les syndicalistes, l’entreprise depuis sa cession à hauteur de 70 % au profit du groupe La Belle, alors qu’elle réalisait de substantiels bénéfices dont bénéficiaient les travailleurs, n’a fait que péricliter.
Aucun investissement à même de garantir l’avenir de l’entreprise et celui des travailleurs n’a été réalisé. Au contraire, soulignent les syndicalistes, l’employeur a procédé à la fermeture des ateliers de production dans les deux unités (UP7 et UP8) de Béjaia.
Ce qui a conduit fatalement à la disparition des produits de l’entreprise dans le commerce. Seule la margarinerie fonctionne, mais là lit-on dans un tract distribué lors du sit-in, « ce produit qui est fabriqué réellement à Béjaia est conditionné sous l’étiquette « Fabriqué à Dar El Beida », histoire de tromper le fisc selon les travailleurs ».
Lors de la marche de l’unité au siège de la wilaya, ditante de 1,5 km à peu près, les protestataires ont scandé à tue-tête « La Belle escroc », « restitution de l’entreprise aux travailleurs ».
De même des banderoles où l’on pouvait lire «les mêmes slogans” sont portés à bout de bras.
A hauteur du siège de la wilaya, mégaphone à la main,les syndicalistes se sont posés d’autres questions du genre « où va l’entreprise ? » et ont réclamé haut et fort la reprise de l’unité par l’Etat.
Vers 11 heures 3o minutes, une délégation de cinq représentants a été reçue par le premier magistrat de la wilaya. Selon une source proche du syndicat, celui-ci leur aurait promis de transmettre leurs revendications à qui de droit et, dans la mesure du possible de faire dépêcher une commission d’enquête depuis le ministère du Travail pour étudier, avec les travailleurs la situation sur le terrain. COGB-La-Belle est détenue à 70% par le groupe privé Dahmani et, pour le reste, par COGB, l’ancienne entreprise publique de corps gras.
B. Mouhoub