Qui de l’œuf ou de la poule a apparu le premier ? Quel que soit le premier arrivé rien ne peut en aucun cas justifier l’envolée des prix des œufs et du poulet constatée ces dernières semaines à Béjaia et ses environs. « Les prix ne dépendent pas de moi. Moi, je me limite à ma marge et les aviculteurs nous imposent leurs prix quand la demande dépasse l’offre » dira un boucher, revendeur de poulet frais.
Même si l’Etat impose la présentation du poulet emballé on retrouve toujours, au marché hebdomadaire, notamment, du poulet frais présenté à la vente sans aucun emballage attestant de son abattage dans un abattoir autorisé. S’il y avait un suivi de ce secteur, il n y aurait probablement pas d’augmentation anarchique comme c’est le cas ces jours-ci.
En effet, depuis quelques semaines, dans la wilaya de Béjaia, les prix du poulet et de l’œuf n’ont cessé d’augmenter jusqu’à atteindre plus de 300 dinars le kilogramme pour l’un et entre 280 et 300 dinars le plateau pour l’autre. Si pour le poulet, il est clair que c’est la non régulation du marché qui en est la cause ; pour les œufs, il semblerait que c’est la très importante augmentation de la matière première qui serait derrière cet envol du prix.
Selon F.Z, importateur de cette matière première pour la production d’aliment, de poussin et d’œufs, il y a tout d’abord absence totale de l’Etat quant au suivi et à la gestion du secteur de l’aviculture qui reste subordonné à la volonté des particuliers qui, comme par hasard, produisent des séries de poulets en même temps engendrant parfois des pénuries. C’est le cas en ce moment où la demande dépasse l’offre et les prix sont automatiquement augmentés et imposés par les rares personnes qui ont du poulet à mettre sur le marché. Toujours selon ce dernier, pour le cas de l’œuf, c’est l’absence tout d’abord d’une subvention étatique qui est à l’origine de ces incessantes augmentations lesquelles sont relatives au prix de la matière première importée de l’étranger. C’est ainsi qu’il nous apprendra que cette dernière a subi, ces mois-ci, une augmentation de près de 50 %. Il citera le cas du maïs qui est passé de 2000 à 2900 dinars le quintal ou encore du soja qui avoisine les 4800 dinars le quintal alors qu’il ne coûtait que 3600 dinars auparavant. Cette situation doit attirer l’attention des autorités compétentes pour tenter de stabiliser les prix de ces produits qui ont remplacé pendant un moment la viande chez les couches défavorisées lesquelles sont en constante augmentation en Algérie.
A. Gana

