Béjaia : L’association des stomisés tire à boulets rouges sur l’ONAAPH

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Dans un virulent communiqué intitulé  » SOS Stomisés en danger « , l’association des stomisés de Béjaïa lance un appel pressant « à tous les responsables (ministère de la Santé du Commerce et ONAAPH (Office national d’approvisionnement en appareillage pour handicapés) etc, à intervenir de façon urgente pour solutionner le douloureux problème de la disponibilité des poches pour stomisés, et lever le grave équivoque qui est officiellement entretenu à savoir que les poches sont disponibles et accessibles à tous, tant en quantité qu’en qualité pour les stomisés assurés sociaux . « 

Dans le même communiqué l’association des stomisés de Béjaia, dont la raison d’être est de défendre les intérêts moraux et matériel des ses adhérents et de les assister face aux multiples difficultés de vivre dignement leur handicap, se dit profondément révoltée par  » le désintérêt pour ne pas dire le mépris  » qu’affichent, selon elle, les responsables des organismes concernés par l’approvisionnement, la régulation de la distribution des poches et en premier lieu l’ONAAPH L’association des stomisés de Béjaia, qui ne manque pas d’accuser certains de tirer des profits juteux de la condition fragile des adhérents, rappelle à l’ONAAPH son engagement pris à respecter l’approvisionnement en poches pour tous les stomisés.

Dans le communiqué elle affirme même que cet engagement n’a jamais été respecté ce qui attristant non seulement pour les handicapés mais aussi et surtout pour les auteurs de ces manquements qui sensés représenter des organismes d’Etat.

Si l’association des stomisés de Béjaia, qui 10 ans d’existence arrive à venir en aide aux nombreux stomisés de sa région, c’est surtout grâce à des bienfaiteurs locaux et étrangers dont beaucoup d’associations qui répondent favorablement à son appel. Dans l’une de ses sorties au lance-flammes, le président de l’association des Stomisés de Béjaia a laissé entendre que  » Nombreux sont les stomisés qui sombrent dans la dépression « .

La situation peu reluisante des stomisés des cinquante deux communes de la wilaya a empiré a-t-il expliqué après que les services de l’ONAAPH eurent décidé dernièrement de limiter le nombre de poches et d’accessoires nécessaires à distribuer aux malades journellement. Depuis quelques mois, rappelons-le, le stomisé doit se contenter d’un rationnement des plus draconiens décidé unilatéralement par l’ONAAPH, selon lequel, il est exigé des organismes habilités de ne pas servir au stomisé plus de deux poches par jour et deux supports par semaine. Une quantité bien en deçà des besoins du stomisé.

Cette limitation a eu sans l’ombre d’un doute des répercussions incommodantes sur la vie et le confort quotidien du stomisé.  » Le stomisé devra faire l’effort en se contentant de ces quantités  » se désole Rachid Manouri. Devant cet état de fait, a-t-il regretté le stomisé ne doit son salut qu’à l’aide provenant de ses proches et sympathisants. Se voulant à priori une rationalisation des dépenses de santé la décision de l’ONAAPH a été prise sans avoir au préalable consulté les médecins assermentés chargés du contrôle. Des médecins ne pouvant d’ailleurs plus faire valoir aucune clause de conscience et accorder un quelconque crédit aux prescriptions qui dépasseront cette norme. Le problème de disponibilité des poches en Algérie, croit savoir Rachid Mansouri, est loin d’être réglé contrairement à ce que prétend l’ONAAPH. Pour preuve, a-t-il dit,  » des dossiers sont périodiquement en attente auprès des services de l’ONAAPH », en ajoutant que la procédure de réservation trimestrielle pousse dans la plupart des cas le stomisé à recourir à la débrouillardise en faisant la tournée des services, des officines, solliciter ses pairs et ses proches résidant à l’étranger et, dans le pire des cas, recourir aux « honteuses solutions de fortune. » La qualité des poches demeure un tout autre problème jusqu’à maintenant “occulté’’, estime le président de l’association de stomisés de Béjaia, dans la mesure où le stomisé n’a aucune possibilité d’exprimer son choix car n’ayant pas accès à la gamme de produits existants et proposés actuellement sur le marché de par le monde. D’ailleurs une seule marque est proposée au stomisé présentement. Le remboursement de la poche est, a-t-il souligné  » révoltant « . Selon lui, avec le nouveau rationnement le stomisé doit mettre la main dans la poche en déboursant mensuellement pas moins de six mille dinars. Et la situation est plus dramatique pour les personnes non affiliées à sécurité sociale.

Pour le président de l’association de stomisés de Béjaia, le salut des stomisés résiderait dans le développement de la stomathérapie à même d’assurer un confort aux stomisés.

B. Mouhoub / F.A.B.

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