Les travailleurs du CNSLT entament une grève illimitée

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Les travailleurs du centre national des sports et loisirs de Tikjda ont décidé de passer à l’action pour déclencher un mouvement de grève illimitée jusqu’à la satisfaction pleine et entière de leur plate-forme de revendications

Ainsi, ce site, dont la notoriété dépasse les frontières nationales en raison de sa situation géographique estimée à 1418m d’altitude et des prestations qu’il assure à sa clientèle, a été depuis hier, semblable à celui des années de braise.

On a retrouvé le personnel rassemblé dans la cour, parlant de tout et de rien, en attendant de voir leurs doléances prises à bras-le-corps par les autorités compétentes.

Aux environs de 15h3Omn, nous avons constaté à l’entrée de l’établissement, des banderoles accrochées aux murs où on pouvait lire « Départ du DG et de ses assistants », « Halte à la hogra », « non à la corruption » et autre « fin au régionalisme ». En tout, neuf pancartes ont été affichées au grand public. A l’intérieur du site, nous avons rencontré les représentants de ces travailleurs qui nous ont fait part de la situation et les raisons qui les ont poussées à durcir le ton de cette manière.

Nos interlocuteurs ont entamé leur discours par revenir à la genèse de cette situation conflictuelle en disant : « Ne pouvant admettre le climat qui règne dans notre établissement, caractérisé par des dépassements inadmissibles, nous avons commencé par observer une journée de protestation le 15 du mois de février dernier, à l’effet d’attirer l’attention de notre administration afin de cesser les pratiques dénoncées. » Et, toujours selon notre source, « Parallèlement à cette action, le comité de jeunes chômeurs des daïras de Bechloul, Haizer et M’chedallah a organisé un sit-in pacifique dans l’enceinte de cet établissement pour dénoncer le mode de recrutement et par là même appeler au remplacement de la Direction en place ».

Deux jours plus tard, une commission a été dépêchée sur les lieux pour s’enquérir de la situation qui y prévaut. Composée du DRAG, inspection du travail, DJS et du conseiller du ministre de la Jeunesse et des Sports, les travailleurs ont soumis à la délégation leur plate-forme de revendications basée essentiellement sur le départ du premier responsable de cet établissement, condition sine qua non de sortie de crise. Le lendemain, un proche collaborateur du ministre de la Jeunesse et des Sports arrive sur les lieux pour mener une enquête approfondie et lever les équivoques.

Après six jours passés à Tikjda, l’émissaire de Djiar n’a pu convaincre les travailleurs à tenir une réunion avec leur directeur. Au fil des jours, la tension ne fait que monter d’un cran et l’hostilité à l’égard de l’Administration ne fait que s’amplifier davantage. Selon le document en notre possession, le 25 du mois de février dernier, les représentants des travailleurs ont été reçus à Tipaza par M. Djiar. La même plate-forme lui a été remise. Ce premier responsable du secteur s’est engagé à trouver à cette situation son épilogue.

Effectivement, deux inspecteurs ont été dépêchés sur les lieux, deux jours plus tard. Ces derniers ont réussi à réunir les parties en conflit. La réconciliation s’est avérée impossible, dès lors que les deux antagonistes campent sur leurs positions. Le 08 mars dernier, le directeur du site invite les travailleurs à une Assemblée générale. D’abord fêter la Journée mondiale de la femme et en filigrane, détendre l’atmosphère qui y règne. Néanmoins, l’invitation a été boudée par les travailleurs qui ne croient qu’au départ de leur responsable.

La situation se complique alors davantage et s’aggrave au fil du temps. Un préavis d’une grève illimitée à compter du 03 avril de l’année en cours,est donc annoncé par les travailleurs. Comme la situation n’a pas changé d’un iota pour ces protestataires, le mot d’ordre a été mis à exécution. Sur les 121 travailleurs que compte l’établissement, 92 parmi eux ont répondu favorablement à l’appel et ont suivi le mot d’ordre.

Selon les propos recueillis auprès des représentants des travailleurs, « la veille de l’expiration du délai accordé aux autorités compétentes d’intervenir avant l’entame du mouvement de grève, une délégation est arrivée sur les lieux aux environs de 19h, composée du directeur général, le directeur des ressources humaines, un inspecteur et un conseiller du MJS. Mais, comme nous le déclare l’un de nos interlocuteurs, « Pourquoi attendre la veille du passage à l’action pour dépêcher une commission et encore à cette heure-ci ? ». Interrogés sur le moment choisi pour opter pour une telle action, ces délégués ne sont pas partis avec le dos de la cuillère pour nous annoncer que « nous avons attendu la fin des vacances scolaires pour réclamer nos droits. On ne veut pas faire du chantage car c’est un établissement public et donc il appartient à tous.

D’ailleurs, en ce moment même, nous avons deux couples installés depuis une semaine déjà mais nous leur avons assuré le service minimum. L’accueil et le bon service ont été de tout temps notre devise ». Concluent-ils. L’un d’eux nous apprend que « le chiffre d’affaires réalisé cette année, n’a jamais été atteint auparavant, ce qui montre notre disponibilité et notre dévouement même en temps de crise ».

Avant de quitter les lieux, nous avons tenté d’avoir les avis de la partie adverse à savoir l’Administration pour lui ouvrir les colonnes de notre Journal et s’exprimer sur l’état de fait. Mais, hélas, nous n’avons pu joindre aucun des six membres de la direction car ils étaient absents ce jour-là.

Amazigh A.

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