Comme annoncée dans notre édition d’hier, une Assemblée générale des étudiants a eu lieu ce mardi, au centre universitaire de Bouira. La décision de reprise des cours, dés dimanche prochain, a été entérinée. Cependant, cette Assemblée générale ne semble pas fédérer grand monde car elle intervient à la suite de la réunion qui s’est tenue la veille au soir, entre l’administration du centre et le bureau de l’UGEL.
De cet entretien, il en ressort un engagement solennel de la part de l’administration à répondre favorablement aux doléances des étudiants. Hier, vers 10h du matin, les membres de l’UGEL, ont annoncé fièrement aux rares étudiants qui les écoutaient, que la plate-forme des revendications sera examinée et les principaux points de discordes seront corrigés. De ce fait, il n y’a plus besoin de maintenir la grève, selon eux. Mais un fait inédit retient l’attention de tous ceux qui étaient sur les lieux : l’indifférence totale des étudiants face à cette annonce. La porte- parole du mouvement estudiantin semblait parler à lui-même, essayant de comprendre ce rejet de la part de la base. Un étudiant en fin de cycle en Droit, l’explique en disant : » L’UGEL a perdu toute crédibilité elle ne pèse plus grand-chose au niveau de notre centre, on assiste à un fait nouveau ici, ce sont les étudiants eux-mêmes qui décident de leur sort « . Se dirigeant à l’institut des langues et lettres Arabes pour connaître le point de vu du représentant de la base estudiantine au niveau de ce département, concernant ladite AG, il soutient : » Pour nous, cette Assemblée est nulle et non avenue, au même titre que le comité qui l’a organisée, l’UGEL ne représente pas ce département, pour nous, le débrayage continue « . Un peu plus loin, c’est au tour des représentants des étudiants (organisation autonome) des départements de l’économie et de psychologie de lâcher l’UGEL. Le délégué du département d’économie estime » les membres du bureau de l’UGEL favorisent le département de Droit, leur plate-forme de revendications est basée sur des préoccupations inhérentes à ce département. De ce fait, cette AG et ce qui en découle, ne concerne en rien les étudiants de cet institut. Par voie de conséquence, la grève continue pour nous « . Kamel, délégué de l’institut des sciences et technologie, donne aussi son avis à ce sujet : « Nous les ST- SM, avons enclenché ce mouvement de protestation, il y’a trois mois de cela. Nous étions les premiers à porter à la connaissance de tous, les problèmes que connaît notre centre, ensuite, les messieurs de l’UGEL, viennent en voulant s’approprier nos revendications, ils ont reçu un non catégorique de notre part. « . Interrogé sur la pétition, concernant la tenue des examens du 1er semestre, avant juin ou leur maintien à la date fixée par l’administration, le délégué déclare : » Cette pétition est rejetée car cette proposition a été élaborée sans notre avis préalable « . Au sujet de la reprise des cours annoncée dés dimanche prochain, l’intervenant est catégorique : » tout ce qui vient de l’UGEL, n’engage que ce comité pour nous, le combat est loin d’être fini. Venez dimanche prochain, et vous constaterez, qu’aucun étudiant de ce département ne mettra les pieds à l’amphi « . De son côté Djamel, membre du comité désavoué déclare : » Nous à l’UGEL, on a eu le courage de proposer une sortie de crise. Les revendications d’ordre national, sont mises entre parenthèses pour le moment. Notre comité est avant tout, un comité de la fac de Bouira, on balaie devant notre porte d’abord « . Au sujet du manque de crédit dont souffre son comité il répond : » Qui vous a dit cela ? L’UGEL est, et restera un interlocuteur viable et représentatif des étudiants de Bouira, je défie quiconque qui osera dire le contraire ! « . A propos de ses détracteurs, il dira : » Ce sont tous des agitateurs, soit, ils sont déjà titulaires d’un diplôme, soit, ce sont des carriéristes au niveau de la fac. Nous à l’UGEL, on fait passer l’intérêt des étudiants au dessus de toutes considérations et autres idéologies « . De toutes ces déclarations recueillies, il est fort à parier que l’Assemblée Générale d’hier, n’aura aucune incidence sur la poursuite de mouvement de grogne qui secoue le Centre Universitaire de Bouira, car cette AG, en fin de compte, n’engage que l’UGEL et ses adhérents.
Ramdane B.