La toxicomanie en débat

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Le centre hospitalo-universitaire Nédir Mohamed de Tizi-Ouzou a organisé hier, une journée d’étude sur la toxicomanie sous le thème  » la loi au bénéfice du toxicomane « .

L’objectif de cette journée consistait à étudier les problèmes rencontrés dans l’application de la loi relative à la toxicomanie en Algérie.

Cependant, la situation actuelle  » n’est pas du tout alarmante en Algérie, ceci, comparée à d’autres pays  » a déclaré à ce sujet, le Pr Ridouh, chef de service de psychiatrie médico-légale EHS Frantz Fanon de Blida, au cours d’un point de presse, organisé en marge de cette journée d’étude qui a attiré faut- il le préciser, beaucoup de monde parmi les spécialistes mais aussi du monde des medias.

On apprendra, à l’occasion, que la wilaya de Tizi-Ouzou n’est pas épargnée par la propagation de ce fléau social qui touche de plus en plus de personnes. Du moins c’est ce qu’ont tenu à signaler les organisateurs et autres intervenants.

Le Pr Ziri, directeur général du CHU de Tizi-Ouzou, et aussi membre du collectif de lutte contre la toxicomanie, dans son intervention, fera quant à lui, remarquer que  » toutes les catégories sociales sont exposées à ce fléau dangereux, mais les jeunes demeurent les plus touchés. Ceci étant donné leur prédisposition qui date d’avant leur première consommation « . Ceci avant d’ajouter que  » L’usage et le trafic illicites de stupéfiants et de substances psychotropes sont devenus un problème de santé publique en Algérie, sur lequel, il faut se pencher ».

En effet, l’Algérie connaît une forte recrudescence de la toxicomanie, à cause notamment de plusieurs facteurs. A l’instar de sa situation géographique, caractérisée par sa promiscuité avec l’un des premiers pays producteurs et exportateur de cannabis. Vient s’ajouter à cela ,la situation  » socio économico politique du pays  » dira le directeur général du CHU de Tizi-Ouzou. L’Algérie se doit donc de prendre les dispositions adequates afin de faire face à la prolifération de ce fléau même si des  » améliorations ont été enregistrées dans ce domaine”.

Chose qui a fait conduit le débat sur la loi 04-18 du 25/12/2004 relative à la prévention et à la répression de l’usage et le trafic de stupéfiants et de substances psychotropes.

Cette loi, rappelons- le, a été établie pour donner au toxicomane la possibilité de se soigner. Un vrai bond en avant, étant donné que la toxicomane est désormais considérée comme un malade qui a besoin d’une écoute, un suivi et une aide. Dans un cadre plus matériel, 53 centres intermédiaires de soins en toxicomanie (CIST) sont répertoriés au niveau national. Ceci en plus de 13 Centres de cures et de désintoxication. Mais d’après, le Pr Ridouh, chef de service de psychiatrie médico-légale EHS Frantz Fanon de Blida, la difficulté rencontrée au sein des multiples établissements c’est le manque de personnel, ou alors  » ce personnel n’est pas formé afin de réaliser des accompagnements et suivis aux malades toxicomanes « . C’est pour cette raison que des formations de six mois sont dispensées à des équipes multidisciplinaires, à partir du 17 avril prochain. D’autre part, et d’après le Pr Ziri, même si le vrai profil du toxicomane n’est pas encore cerné des mesures doivent d’être prises. Interrogé par la Dépêche de Kabylie sur la possibilité d’une relation entre la situation sociale de la région de Kabylie et la dépendance aux différents psychotropes, le Pr Ziri, est catégorique à ce sujet  » aucune relation n’existe entre la situation sociale et la toxicomanie en Kabylie ,car de tous les cas que j’ai eu à traiter depuis 1994, je n’ai pas observé une quelconque influence de cette instabilité sur la consommation des stupéfiants « . De son côté le Pr Ridouh déclarera que la situation actuelle en Algerie , en terme de toxicomanie , est  » loin d’être alarmante « .

Pour rappel, la wilaya de Tizi-Ouzou va prochainement bénéficier d’un centre de désintoxication. Ce dernier implanté au sein de l’hôpital de Tizi-Ouzou a nécessité à l’état, la somme de 8 milliards de centimes. D’après le Pr Ziri  » le chantier avancent et les travaux sont à plus de 30% « .

Tassadit Ch.

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