"Il y a mieux à faire en politique que de monter sur un véhicule de police"

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Le premier secrétaire national du FFS, Karim Tabou n’a pas mâché ses mots pour décrier la classe politique nationale et plus particulièrement le RCD, lors de son meeting animé hier,au niveau du centre culturel de la localité de Souk El Had, chef-lieu de la commune de Timizart

Timizart que Tabou considère comme un fief incontestable du Front des forces socialistes. Venu participer à la journée commémorative des assassinats politiques, à l’occasion de laquelle, une stèle commémorative a été inaugurée, Tabou a descendu en flamme les politiques, à leur tête le RCD de Said Sadi. Pour Tabou,  » les milices sont plus organisées que les formations politiques Algériennes ».

Devant une salle archi comble, composée essentiellement de ses sympathisants, Tabou estime que le peuple a fini par perdre confiance en les politiciens.  » Après 20 ans de l’ouverture politique, la garde communale mobilise plus qu’un quelconque parti politique « , ce qui dénote pour le premier secrétaire national du parti d’Ait Ahmed, qu’il y a une démobilisation autour de la chose politique en Algérie.  » Les politiques sont dans les salons alors que le peuple est lui, dans la rue « , dira en substance Tabou qui se demande comment ose- t-on demander la dissolution de l’APN alors que ces mêmes partis qui défendent cette idée, siègent encore dans cette Assemblée et dans le Sénat. Clair et net, Tabou fait référence au RCD. Un RCD qu’il n’a pas épargné tout au long de son discours qui aura duré prés de deux heures de temps.

Pour lui,  » Ce parti peut hériter des commandes des pouvoirs en cas de catastrophe dans la mesure où il est au 7e rang de la hiérarchie avec sa vice- présidence du parlement  » rappelle Tabou estimant qu’il est nécessaire de rendre à la politique sa crédibilité. Une crédibilité perdue après 20 ans de pratique démocratique à cause justement de l’incohérence de certaines démarches politiciennes, a-t-il expliqué. Tabou a voulu comme exemple la démobilisation qui a caractérisé les différentes marches initiée par la CNCD.  » C’est incroyable ce que nous avons vu se passer à la place du 1er Mai. Deux extrêmes de la scène politique s’unissent et marchent ensemble, alors que les deux se juraient en face, il y a 20 ans de ne pas se laisser hisser au pouvoir ! « . Toute l’assistance au meeting l’aura compris, Tabou a fait référence à Belhadj et Saïd Sadi. Dans le même sillage, Tabou estime qu’en politique comme dans les autres domaines de la vie, il faut admettre ses erreurs et  » oser demander pardon lorsqu’on se rend compte qu’on s’est trompés de société « .

Concernant toujours la CNCD, Tabou a expliqué que le FFS a refusé de s’associer à cette démarche estimant que l’organisation n’est pas aussi saine.  » Le FFS ne peut pas associer sa cause avec un ex ambassadeur de l’Algérie à Madrid qui a traité Ait Ahmed de terroriste, ni avec un ex chef du gouvernement qui a préfacé le livre de Khaled Nezzar « . En somme, les différentes marches de samedi sont, pour Karim Tabou, un décor et mise en scène afin d’empêcher justement le changement auquel ces partis politiques qui se mettent au devant de la scène clament haut et fort.  » Il faut tenter de convaincre le peuple et responsabiliser ses militants au lieu de leur apprendre comment monter sur les véhicules de la police  » lance Tabou qui estime que ces marches ont servi de leçons comme quoi le peuple a gagné en maturité.  » Vous vous trompez d’époque, de société de peuple…  » Ironisa Tabou devant un tonnerre d’applaudissement. Dans le même ordre d’idée ; le premier secrétaire national du FFS que son parti garde toujours intact sa force de mobilisation voulant comme exemple le meeting animé dernièrement à la salle Atlas, à Alger.  » Cela, explique Tabou, est le résultat du fait que le FFS est le seul parti qui a su maintenir sa boussole politique « . Tout en affirmant que le changement est “inéluctable», Tabou dit qu’il ne croit pas en le concept d’épidémie démocratique, mais plutôt  » aux forces du changement « . Conclut-il.

Notons qu’à cette occasion de commémoration, il a été procédé à l’inauguration d’une stèle érigée au niveau du village Tizi Bounoual, à la mémoire de 10 martyrs de la région tombés lors des événements de 1963. Des attestations de reconnaissance ont été d’ailleurs remises hier, aux familles des défunts.

M.O.B

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