A Tizi Ouzou, hormis le FFS et le RCD, qui s’opposent par le rejet et le boycott de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, le reste de la classe politique et de la société civile ainsi que des organisations soutiennent le projet et appellent à un vote massif et à une participation large et effective au meeting de Bouteflika demain au stade du 1er-Novembre. La tendance lourde en Kabylie milite à la caution politique du projet de charte, y compris les archs, dont l’issue du dialogue avec Ouyahia est positivement appréciée, laisse libre cours aux citoyens d’accomplir leur droit civique, et en catimini, donnent pleine caution à la démarche de Bouteflika.C’est en fait la première fois depuis 2000 que la Kabylie accueille un rendez-vous électoral dans des conditions sereines. Le meeting de Bouteflika de demain, qu’on donne, dores et déjà, comme événement de taille, dégage tous les indices d’un succès sans appel, où sera attendu une marée humaine venue de tous les coins et recoins de la région. L’appel du FFS et du RCD à tourner le dos à cet événement tant attendu ne résistera pas devant l’engouement populaire qui se fait sentir à mesure qu’on s’approche de la date butoir. Au sein du FFS qui reste un parti à ancrage suffisant, des centaines de militants de ce parti ne trouvent pas à reprocher, ni à la tenue du meeting demain, encore moins au contenu de la charte pour la paix. On recense des centaines de citoyens dans les villages et entreprises publiques devant se rendre au stade du 1er Novembre dès les premières heures de la journée du lundi, où pratiquement l’activité socioéconomique connaîtra un arrêt de fait. La peau neuve que se fait la ville de Tizi Ouzou,aide à mieux mobiliser et sensibiliser l’opinion à s’inscrire dans la foulée de l’activité politique. Les citoyens de Kabylie, qui étaient aphones à la chose politique partisane, se découvrent dans la pleine compétence de situer l’intérêt et la région en matière de développement socioéconomique, qui ne peut s’envisager en dehors des structures de l’Etat. Les appels à la rébellion et à la logique du tout ou rien semblent céder place à la politique du possible, en ce sens, le discours de Bouteflika est attendu en grande espérance et beaucoup d’espoirs. L’UGTA, la FNFC, le MCB, le RND, l’UDR, le FLN, le PT, les archs, tous ont stratégiquement synchronisé leurs positions, et convergent vers le plein soutien politique au président de la République. Le RCD, qui vit une situation politique un peu gravissime, panique à voir des forces citoyennes en Kabylie jeter leur dévolu sur la politique de paix et de réconciliation nationale que propose Bouteflika. Les sorties du leader du RCD, comme travail de proximité sont vues par bon nombre d’observateurs, comme des indices probants de déchéance politique du parti. Pour preuve, le RCD peine sérieusement à confectionner les listes pour les locales, y compris le peu de cadres restés fidèles à Saïd Sadi, qui dérogent à la discipline partisane et refusent de se porter sur les listes. Pour la seule ville de Tizi Ouzou, on dénombre plusieurs défections et refus catégoriques de piloter la liste communale.Depuis le 8 avril, la victoire de Bouteflika sur ses rivaux, dont Saïd Sadi, a permis de broyer tout ce qui était sur son passage. La reconfiguration du champ politique en Kabylie, onde de choc du séisme politique du 8 avril, a eu comme premier effet la réduction à l’état embryonnaire, pour ne pas dire tétanisation systématique de certains partis.L’appel au boycott est plus une initiative d’appareil et de quelques forces résiduelles, qui n’aura aucuneimpact sur le cours des événements. De toute évidence, le meeting de demain où sont attendues plus de 30 000 personnes, tranchera avant l’heure sur l’issue du projet de charte, comme il en sera la couleur annoncée du devenir politique de la région où désormais d’autres formations politiques marqueront la cartographie de la région, pour qu’enfin la bipolarité connue depuis 15 ans relèverait du passé.
Khaled Zahem
