TICHY : Bras de fer entre des habitants et des exploitants d’hôtels

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C’est sur des banderoles portées à bout de bras que les protestataires expriment les objectifs visés par leur rassemblement

Un groupe d’une cinquantaine de personnes se déclarant hôteliers et commerçants dans la ville et parlant au nom de 4000 autres de leurs pairs ont organisé dans la cour commune à la daira et la mairie de Tichy, à partir de 13 heures ,un sit-in à l’effet d’appeler les services de sécurité de l’Etat à protéger leurs activités commerciales d’une  » très faible minorité  » des habitants de la localité qui ont, pour sport favori, la fermeture quasi quotidienne de la RN9 qui traverse la ville pour soi-disant dénoncer la présence et l’exploitation de prostituées dans les établissements hôteliers.

C’est sur des banderoles portées à bout de bras que les protestataires expriment les objectifs visés par leur rassemblement. On peut y lire  » Tichy ne peut être une ville morte « , » non à la fermeture de la commune « ,  » Tichy , ville touristique  » et  » non au massacre de l’économie locale « . Pour Mohand Akli, agent hôtelier depuis 16 ans, Tichy est une ville balnéaire pleine de complexes touristiques et qui dit complexe, dit restauration, hébergement et loisirs. En ce qui concerne les femmes de joie qui y vendent leurs charmes, ce n’est pas à l’hôtelier de les en empêcher. Mais c’est à l’Etat qu’il appartient de faire le nettoyage de la ville. Et toute la ville. Cela veut dire des logements sociaux attribués par l’Etat aux citoyens que ceux-ci sous-louent pendant l’été et même à longueur d’année, à des couples illégitimes. Et là il n’y a aucun contrôle, aucune taxe payée à l’Etat. Contrairement aux hôtels où il y a des fiches de police et où toutes entrées sont enregistrées et signalées à qui de droit.

Par ailleurs, ajoute notre interlocuteur, la dizaine d’hôtels qu’il y à Tichy font travailler 5 à 600 personnes en tant qu’emplois directs et plusieurs centaines d’autres en tant qu’emplois indirects. Le touriste qui vient à Tichy, il ne dépense pas seulement dans les hôtels, il consomme aussi ailleurs, à titre d’exemple, l’éleveur de poulets de chair y gagne, le marchand de fruits et légumes y gagne aussi et ainsi de suite.

Or, la minorité de citoyens qui ferment l route, non seulement, ils empêchent les touristes d’arriver jusqu’à Tchy, mais aussi, ils les terrorisent une fois sur place.

Mais des habitants de Tichy présents en force sur les lieux pour contrecarrer l’action des protestataires, ne l’entendent pas de cette oreille. Pour eux, les propriétaires d’hôtels qui ont transformé leurs établissements en lieux de débauche, ont fait de Tichy un espace malsain où il est impossible de vivre dans la dignité en famille. Car, martèle un habitant de Tichy, Pour l’étranger qui arrive à Tichy toutes les femmes de la ville sont des prostituées.  » Nos femmes et nos filles sont constamment provoquées dans la rue et dans les Abribus. Ici, on leur lance des mots déplacés, là on leur klaxonne. Des habitants qui sont nés et qui ont grandi à Tichy disent qu’ils ne connaissent personne parmi les hôteliers manifestants”. Ils ont, eux aussi, leur calicots où il est écrit :  » Nous resterons mobilisés jusqu’à l’éradication du fléau  » et  » ensemble pour sauvegarder notre dignité  » et “pour la protection de l’avenir de nos enfants »

A noter que dans cette démonstration de force, malgré les échanges verbaux parfois à la limite de la correction, chaque groupe s’est tenu à distance respectable de l’autre.

B. Mouhoub

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