Simple omission ou volonté délibérée ?

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Côté artistique, seuls les chorégraphes peuvent apporter une critique objective concernant le travail qu’a réalisé Caracalla, un chorégraphe libanais de renom. Elle retraçait, au fait, l’histoire de l’Algérie depuis la période anté-islamique jusqu’aux jours d’aujourd’hui. L’accent libanais dominait les dialogues entre danseurs. Tout au long de la représentation, des pans entiers de notre histoire ont été occultés. Est-il une simple omission ou une volonté délibérée de sauter des pages entières de notre histoire, avec, en prime, une politisation sans limite de la donne historique?. La chorégraphie d’avant-hier est conçue de telle manière que même le peuple autochtone berbère s’est vu se fondre après l’arrivée des Arabes. La chorégraphie a pris des raccourcis, juste pour dire que l’arrivée des Arabes dans le Nord de l’Afrique n’avait pas rencontré des résistances, y compris des personnages tels la reine Kahina, le roi Aksil (Kouceila) et Okba Ibn Nafaâ. Durant tout le temps de la représentation, le chorégraphe libanais n’a présenté qu’un peuple soumis, sans résistance, à un autre venu prêcher une nouvelle religion. Ni les guerres menées par la reine Kahina, ni celles de Aksil n’ont eu grâce aux yeux de ce chorégraphe qui, à l’instar de beaucoup d’autres historiens ou de responsables zélés, ont fait de l’Algérie un pays vidé de sa sève, d’où se nourrit son histoire plusieurs fois millénaire. « Il a suffit, selon cette chorégraphie, que Okba demande à Aksil d’accepter la nouvelle religion pour que ce dernier prononce la chahada », a commenté un artiste la scène chorégraphique. Au bout d’un moment, la chorégraphie, quoique riche en couleurs, a fatalement pris des raccourcis politiciens, lesquels n’étaient pas du goût de Bouteflika qui assistait à la représentation. « Le président n’a pas aimé la présentation », laisse-t-on dire du côté de son entourage immédiat.C’était devant les représentantations diplomatiques agréees en Algérie que Caracalla a présenté son œuvre qui, pour le côté amazigh n’a rien exprimé sauf le « Z » amazigh accroché timidement sur les drapeaux…

M. Mouloudj

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