Les étudiants se chamaillent

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Des centaines d’étudiants de l’université de Béjaia ont marché hier, pour demander le départ du recteur et dire halte aux agressions.

La procession humaine s’est ébranlée depuis le campus de Targua Ouzzemour jusqu’au siège de la wilaya où un sit-in a été tenu. Tout au long de leur itinéraire, les étudiants contestataires scandaient des slogans hostiles au recteur. Des slogans du reste inscrits sur des pancartes brandies par les étudiants de Béjaia, dont on peut lire, « Recteur dégage, non à l’agression des étudiants », entre autres. Devant le siège de la wilaya, les représentants des étudiants entonnaient des slogans repris en cœur par une foule compacte assise à même le sol.

Les étudiants de l’université de Béjaia semblaient hier, déterminés à faire entendre leur voix et faire aboutir leur plateforme de revendications. Ils comptent maintenir la pression sur le recteur jusqu’à son départ. Un cordon de sécurité a été vite mis en place aux alentours du bâtiment administratif pour veiller au grain et réprimer la moindre velléité de la part des protestataires de faire irruption dans les bureaux du siège de la wilaya.

Depuis hier, les comportements polémiques apparaissent au grand jour à l’université de Béjaia, où la situation se corse de plus en plus ces derniers jours. Se déclarant « contre l’anarchie », des étudiants de l’université Abderrahmane Mira de Béjaia estiment que « le mouvement (…) des étudiants a pris une autre tournure dont les fins sont loin des aspirations et les souhaits des étudiants (…)» Au moment où la Coordination locale des étudiants de Béjaia milite pour faire aboutir une plateforme de revendication dépassant le cadre régional, voilà qu’un autre groupe d’étudiants de la même université oeuvrant sous une organisation dénommée ‘’le Mouvement des étudiants contre l’anarchie à l’université de Bejaia,” vient de faire son entrée sur scène pour contrecarrer leurs pairs. Ces étudiants menacent d’ores et déjà de recourir aux méthodes fortes, c’est-à-dire à la violence, pour faire capoter le mouvement de contestation des étudiants de Bejaia. « Chers étudiants, chères étudiantes nous sommes dans un état critique, et cela nous pousse à réagir fortement contre ce mouvement géré par un groupuscule (…) » écrit-on dans une déclaration transmise aux rédactions de presse, avec un en-tête de surcroît provocateur, ‘’le Mouvement des étudiants contre l’anarchie à l’université de Béjaia”.

Pour les animateurs de ce Mouvement qui n’ont d’ailleurs pas pris la peine de distribuer leur déclaration sur les deux campus de l’université de Béjaia, et non encore identifiés, croient savoir que le mouvement des étudiants de Béjaia « sont manipulés par des partis politiques qui veulent déstabiliser l’université ». Paradoxe ! Les étudiants auteurs de la déclaration, jusqu’à maintenant qualifiés par leurs pairs d’ « OPNI » (Objets politiques non identifiés), appellent d’un côté à la « sagesse » et de l’autre menacent de recourir à la violence pour dissuader les contestataires de poursuivre leur mouvement. L’on croit savoir par ailleurs que les problèmes qui secouent l’université de Béjaia ont atterri dans les travées des deux chambres du Parlement. Des problèmes qui ont rebondi sur le terrain politique par le biais de deux parlementaires de Béjaia, un contre et un pro Djoudi Merabet. Le premier, ayant déjà convoité par le passé le poste de recteur de l’université de Béjaia des années durant, réclamerait le départ du recteur, et un autre député plaiderait pour son maintien ! Les enseignants de l’université de Béjaia diront, eux aussi, leur mot aujourd’hui, mardi: « Djoudi Merabet, dégage ! »

Dalil S.

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