Une passerelle pour contrecarrer la mort

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Des deux côtés de cet immense carrefour, sont aménagés des arrêts de bus, en plus de plusieurs relais routiers dotés de parkings et des commerces destinés aux voyageurs (cafétérias, restaurants, poteries, toilettes publiques) qui attirent beaucoup de monde renforcé par la proximité d’une gare ferroviaire qui déverse des centaines de voya geurs quotidiennement. Aménagére ce carfour comprend un axe qui donne le tournis même aux piétons de traverser à… “gué” en nageant et slalomant entre des centaines de véhicules qui franchissent ce tronçon à une grande vitesse, profitant de la ligne droite de plusieurs kilomètres qui incite a appuyer sur le champignon. Le nombre de véhicules qui emprunte ces deux routes nationales est égal à celui des piétons qui le franchissent, entre écoliers, travailleurs et autres simples voyageurs. Un rond-point qui fourmille de monde de jour comme de nuit, car servant aussi de lieu de “correspondance” pour toutes les directions et qui ne désemplit pas h 24 dans un continu mouvement de ruches. Le degré de danger de ce lieu pour les usagers véhiculés ou sans se mesure aux nombres d’accidents presque quotidiens la plupart graves, les piétons sont souvent victimes et causes de ces accidents en majorité mortels sans que l’on pense pour autant à réaliser une passerelle qui réduirait automatiquement cette catastrophe et préserverait bien de vies des citoyens de passage et des riverains de cette importante cité qu’est le chef-lieu de la commune d’Ahnih. Aucun responsables du sommet à la base ne pourrait dire ignorer la présence de cette “guillotine” qui fauche sans cesse des vies humaines. Elle ne peut passer inaperçue de quel côté qu’on arrive; elle se présente en gros plan, on n’a pas besoin de s’attarder à inspecter ou à diagnostiquer, le danger en ces lieux est apparent, omniprésent. Autres temps, autres mœurs. Nos ancêtres disent de la rivière qui longe ces deux routes “Oued Sahel”, obligés qu’ils étaient de traverser à gué en l’absence d’un pont en hiver lors des crues pour la cueillette des olives, qu’elle “mange”, à chaque hiver, son lot de noyés emportés par les eaux en furie. Un mythe de l’époque fait même admettre ce fait que la rivière “doit manger”. Une “offrande”, pensent-ils, qui sert a éloigner la famine et conjurer le mauvais sort. A observer l’indifférence des gestionnaires de la chose publique, l’on est tenté de penser que cette croyance d’un autre âge persiste encore dans quelques esprits, car la rivière desséchée, c’est à la route à côté “qu’on laisse prendre le relais” pour pérenniser cette croyance de “manger” et pourquoi pas “elle doit” manger. Combien de morts, de blessés et de dégâts faudrait-il encore pour faire réagir ceux censés veiller à la vie des citoyens en éliminant ce genre de danger public. Il convient de rappeler que ce carrefour a été le théâtre des plus importants affrontements lors du soulèvement du printemps noir; les traces sont encore visibles et témoignent de l’ampleur de ces affrontements dont le facteur principal fut le ras-le-bol des jeunes.

Omar Soualah

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