“Nous, on ne déjeûne pas avec le DRS”

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Comme il fallait s’y attendre, le responsable du FFS a dit tout le  » bien  » qu’il pense du pouvoir et du parti d’opposition qui chasse sur le même terrain que lui.

A l’entame de son harangue, il exhorte les militants du plus ancien parti d’opposition du pays à être fier de leur parti, puisque, dit-il en substance, si aujourd’hui on parle d’Assemblée constituante, c’est en 1963, c’est-à-dire juste après que le pouvoir actuel ait écarté le GPRA qui était le pouvoir légitime à l’époque, que le FFS en avait déjà fait la demande. A propos de constitution, il souligne que l’Algérie n’a pas un problème de textes, mais, plutôt, un grand problème dans le respect et l’application de ces textes. Et de rappeler que de 1962 à ce jour, des constitutions, il y en a eu au moins cinq, mais aucune n’a résisté plus de deux ans. Et à chaque fois, c’est même le scénario qui se produit : de Ben Bella à Zeroual en passant par Boumédiene et Chadli, deux ans après son élaboration, la constitution s’en va avec son promoteur. Abordant le chapitre des Islamistes, il met l’accent sur le fait que pendant que ces derniers s’enrichissent, deviennent des milliardaires et roulent en 4/4, la démocratie recule et le pays vit dans l’opacité et l’anarchie les plus totales : Il n’y a que la mafia et le  » trabendo  » qui sont organisés dans ce pays. Il ajoute que même le pouvoir est clandestin dans ce pays, il est allergique à tout contrôle et à toute transparence, c’est-à-dire à tout ce qui est démocratique. Contrairement aux éléments de certains partis dits d’opposition mais  » qui passent leur temps et déjeunent avec la DRS « , les militants du FFS, affirme-t-il, travaillent dans la transparence totale : ils rendent compte à la population de chaque rencontre avec un ministre ou même avec un wali. En ce qui concerne la réaction du FFS au discours prononcé par le président Bouteflika tout récemment, Karim Tabou, juge qu’il n’ y a pas lieu d’en parler, puisque, selon lui, le chef de l’Etat n’a rien dit d’important qui puisse retenir l’attention. Il estime que le pouvoir veut par là gagner du temps et parie sur un re-braquage de l’attention des médias sur les prochaines élections présidentielle américaine et française. S’agissant de la parité des femmes dans les institutions élues, l’intervenant estime qu’avant d’augmenter le nombre de femmes à l’APN ou dans les APC, il aurait été préférable de commencer par revoir le code de la famille qui ne consacre pas tous les droits de la femme. Quant à la non participation du FFS aux marches de la CNCD, le n°2 du parti d’Ait Ahmed, indique que le FFS ne peut s’engager dans un processus de changement que s’il est basé sur la confiance. De 1963 à ce jour, le FFS n’a jamais été pris en défaut. Il a suffisamment montré son sérieux et son abnégation. Ceux qui veulent se rapprocher de lui doivent faire l’effort de se montrer tout aussi sérieux. Parlant des étudiants qui demandent qu’il y ait de la transparence dans les universités, même si certains les accusent de fauteurs de troubles et d’anarchistes, il dit qu’ils sont en train de donner à tout le monde une grande leçon sur la démocratie. Aux termes de son discours, il affirme que le changement du régime politique est une nécessité historique. C’est qui importe de savoir est si l’on veut vraiment un changement pacifique ou si l’on doit se préparer à d’autres processus.

B. Mouhoub

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