La grève des communaux se fait “ sentir ” …

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Tizi Ouzou ville ploie, depuis dimanche dernier, sous des tonnes d’ordures, en tout genres. L’air pollué l’environnement dégradé la grève lancée par les communaux de Tizi Ouzou, offre à la ville une triste image d’elle-même… les déchets happent insidieusement les moindres recoins d’une ville qui croule sous la saleté et la pollution

La ville des Genêts est- elle, toujours, une ville où il fait encore bon d’y vivre ? La question, lancinante quelle soit, se pose ces derniers jours avec acuité par les habitants ,tant le cadre de vie laisse à désirer. Sidérés par les tas d’ordures qui s’entassent un peu partout à Tizi Ouzou ville, les citoyens lancent un SOS aux pouvoirs publics pour intervenir et mettre fin à une situation qui ne peut plus durer vu les dangers de santé publique qu’elle génére.

Au- delà du caractère légitime des revendications des communaux, le constat est là il y a absence manifeste de soustraire la ville des Genêts à la saleté qui gangrene le cadre de vie des citoyens. Conjugué à l’incivisme de certains, la grève des communaux a accentué depuis dimanche, le sentiment d’un flagrant laisser- aller chez une population forcée de  » sentir « , jusqu’au bout, la mal vie .La grève illimitée lancée par les communaux a fait de la ville des Genêts une grande poubelle à ciel ouvert.

En effet, des tonnes d’immondices se sont amassés aux quatre coins de la ville, jonchant les routes, rendant le cadre de vie  » insupportable  » et  » invivable  » pour les milliers de Tizi Ouzeens contraints à vivre sous les ordures.

Au niveau de l’axe principal mais aussi dans les cités, il n’est pas aisé de reconnaître la ville qualifiée jadis de  » petite Suisse « .

Les bacs à ordures n’ont pas suffit pour  » absorber  » les déchets qui  » dévorent  » désormais les trottoirs et gisent en plein centre- ville alors que l’opération de ramassage des ordures a cessé depuis plus d’une semaine, sans qu’une solution ne soit trouvée par les autorités concernées. Du coup, autant que la ville, les citoyens se sentent bondonnés à leur propre sort et ne comprennent pas comment un grand centre urbain, la capitale du Djurdjura, puisse vivre cette situation  » indescriptible  » faisant penser à l’impénitence de ceux qui ont la charge de gérer le dossier.

Abstraction faite du côté revendicatif de la démarche des travailleurs de la commune, le fait que la situation a été laissée jusqu’à la  » gangrène  » Circuler ces derniers jours au quatre coins de la ville des Genêts est une dure  » épreuve  » physique tant l’obligation de slalomer entre des tonnes d’ordures s’impose presque naturellement. Le calvaire n’est pas prêt de s’estomper tant le mouvement de grève perdurera jusqu’à satisfaction des revendications des travailleurs.

« Laxisme… « Leitmotiv du discours à Tizi Ouzou, les citoyens demandent à ce que cet état de  » déliquescence  » cesse.

Il faut dire que plus d’une semaine après le déclenchement de la grève des communaux à Tizi Ouzou, la situation est devenue inquiétante pour la santé des citoyens, d’autant plus, qu’on a commencé à mettre le feu sur ces tonnes d’immondices.

Des institutions publiques comme le centre hospitalo-universitaire Nedir Mohamed fait, malheureusement, face ,à l’entassement des ordures qui l’entoure offrant une triste image d’un établissement qui accueille , pourtant , des centaines de malades quotidiennement. Au centre-ville, la rue Lamali Mohamed longeant le Chu jusqu’à la sortie nord et au sud de la ville, les commerçants ont  » dressé  » à côté

de leurs marchandises étalées à même le trottoir, des décharges de fortune défigurant ainsi totalement l’image de la ville. Mercredi dernier, au moment où la Maison de la culture célébrait l’anniversaire du Printemps d’avril 80, des badauds ont mis le feu dans une dizaine de bacs à ordures provocant une immense fumée noire qui a assombri le ciel de la ville déjà noirci par tant de difficultés à vivre dans un cadre décent. Il aura fallu l’intervention des

éléments de la Protection civile pour  » éteindre  » le feu, ce qu’il est loin d’être le cas au quatre coins de la ville où, gênés par la présence de ces amas, les riverains mettent le feu dans les bacs à ordures n’ayant, vraisemblablement, pas conscience du danger sur la santé publique d’un tel geste. D’autres, par contre, ont lancé des initiatives fortement intéressantes et qui relèvent d’un haut esprit de responsabilité en organisant des collectes d’ ordures.

C’est le cas de le dire , notamment , pour certains quartiers de la Haute Ville qui ont , pris le soin de mobiliser les habitants pour une action de volontariat , mobilisant ainsi tous les moyens , humains et matériel , pour  » libérer  » leur quartier, squatté par tant de déchets. Dans un contexte marqué par le durcissement des positions des uns et d’autres ce qui jettera le conflit sur les rives de

l’incertitude, ce genre d’action est le moins que l’on puisse dire, indispensable pour permettre à Tizi Ouzou de respirer du bon air.

Revendications légitimes mais…

La grève lancée par les communaux et qui a perturbé le modus vivendi de toute la commune de Tizi Ouzou est justifiée par des revendications liées essentiellement à la régularisation des travailleurs contractuels.

Dans une déclaration diffusée par les grévistes, ces dernier indiquent que  » plusieurs réunions ont été tenues dont la dernière a eu lieu en présence des élus APC, du SG de la wilaya et du chef de daïra et tous ont promis la régularisation de la situation mais malheureusement la nouvelle est tombée tel un couperet : pas de régularisation , avant de préciser

que cette sentence est rendue publique ,la veille de la célébration du 1er Mai, fête des travailleurs.

Les grévistes se sont, d’ailleurs, interrogés  » doit- on s’immoler ou se suicider collectivement pour mériter de se faire entendre  » et d’indiquer que  » Nous ne demandons pas de privilèges. Nous demandons le droit de vivre dignement avec un salaire et un emploi  » soulignent les travailleurs de l’APC de Tizi Ouzou qui revendiquent, en outre, le versement des salaires bloqués depuis cinq mois.

Omar Zeghni

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