Le réquisitoire de la CNCD

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Après une dizaine de marches avortées, les animateurs de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie, CNCD, aile des partis politiques à organisé hier, une conférence de presse à Alger, afin,  » de mieux sensibiliser, à travers la presse, les Algériens sur la nécessité du changement du système et non pas un changement dans le système « .

Après la lecture de la déclaration préliminaire, par Me. Ali Yahia Abdenour, qui, dans son allocution a estimé que  » l’Indépendance de l’Algérie n’a pas apporté la dignité et la citoyenneté au peuple « , mais,  » elle est la continuité des pratiques du colonialisme « .

Pour Dda Abdenour,  » la révolution est vidée de son sens et déviée de sa route « , pour qu’elle  » devienne une propriété privée de ceux qui l’ont tirée vers eux « . Ces derniers avaient  » pris des villas et maintenant les richesses du pays, en volant le pouvoir au peuple qui a fait la guerre contre le colonialisme « , a encore souligné le conférencier, qui, faut-il le préciser, animait la conférence avec d’autres membres de la coordination. Sur un autre registre, le conférencier a indiqué que le peuple rejette  » toute idée de culte de la personne « . Allusion faite au chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, que le conférencier n’a pas épargné dans son allocution. Pour Ali Yahia,  » le changement du système est inéluctable après 12 années de gestion « . 12 années, qui, selon lui,  » sont marquées par la régression dans tous les domaines « . Ce qui a fait que le peuple  » ressent un besoin pressant de démocratie et d’ouverture, devant les multiples formes d’atteintes à ses droits, à sa liberté et à sa dignité « , a encore expliqué le conférencier. Pour les membres de la CNCD, aile des partis politiques, le pouvoir porte l’entière responsabilité dans la situation que vit le pays.  » Le pays a enregistré 11.000 émeutes en 2010. Cela relève de la responsabilité du pouvoir qui a échoué dan sa politique « , ont estimé les intervenants au nom de la CNCD. Evoquant le rôle des médias, notamment les médias lourds, les conférenciers ont exigé du pouvoir l’autorisation de la création de chaînes de télévision et de radios privées pour mettre fin  » au chantage fait aux journaux et la fermeture de médias lourds pourtant financés par l’argent du contribuable « . A propos de la corruption, les conférenciers ont souligné qu’elle  » éclabousse avant tout l’entourage du président. Les dirigeants s’enrichissent dans une impunité totale, laquelle est le privilège des privilégiés « .

A une question sur  » les réformes  » annoncées par le chef de l’Etat lors de son dernier discours à la nation, les conférenciers ont indiqué que  » le pays a eu 6 constitutions depuis 50 ans, (la prochaine révision incluse). Tout en annonçant que les réformes engagées par Bouteflika  » visent à le maintenir au pouvoir et gagner plus de temps « , la CNCD appelle” à une changement radical qui viendra, selon ses animateurs de la rue « . Ce changement se fera, toujours selon la CNCD  » d’une manière pacifique ou d’une manière violente « . Les propositions de la CNCD se résument en la création d’un Conseil national de transition démocratique, CNTD, car,  » on ne peut aller d’une dictature vers une démocratie sans une période de transition « , estime-t-on. Le CNTD sera composé de personnalités résolument engagées pour le changement démocratique. Le durée du mandat du CNTD est de 12 mois, préconise la CNCD. La mission du CNTD est de placer sous son autorité les services de sécurité la dissolution des instances élues et préparer des élections transparentes. Par ailleurs, les animateurs de la CNCD déclarent que la plate-forme de revendication de la Coordination reste ouverte au débat et aux propositions. Reste à savoir qu’elle est la place que réserve les animateurs de la CNCD à l’islamisme politique, puisque au jour d’aujourd’hui, aucune proposition n’a pris en compte cette donne, pourtant, responsable de la mort de plusieurs milliers d’Algériens et surtout, il constitue toujours une menace sérieuse pour le pays, ainsi que la place de la Kabylie, région résolument impliquée dans le combat démocratique dans  » ce changement ! « .

M. Mouloudj

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