A l’instar de nombreux projets en souffrance à travers plusieurs communes de la daïra de M’Chedallah, celui de l’assainissement de la cité d’Ifighou dans le village Ath Yekhlef n’a démarré que suite a l’énergique ingérence du wali durant une tournée d’inspection effectuée dans cette localité en 2010, pour relancer quelques projets qui enregistrent un considérable retard, tel celui du CEM et l’assainissement. Ce dernier dont les travaux ont repris ne cesse de faire objet de contestations de la part des citoyens, s’agissant notamment des matériaux utilisés, jugés de mauvaise qualité à l’image des buses en amiante de ciment qui s’effritent comme des gaufres et à cause desquelles la réalisation de l’ouvrage a fait l’objet de plusieurs oppositions qui se résultent par de fréquents et longs arrêts des travaux. Les opposants à l’utilisation de ce matériau exigent à ce qu’il soit remplacé par un réseau en PVC. Une revendication à laquelle l’APC accède au cas par cas. C’est ainsi que la partie supérieure du projet a été réalisée en PVC et le reste en buses de ciment. Ce qui a fait réagir de nombreux propriétaires de terrains agricoles que traverse ce réseau d’assainissement. Ils s’étonnent que le maître de l’oeuvre (l’APC) et l’opérateur tentent encore d’utiliser ces buses tant décriées en procédant plus loin à leur pose de nouveau ; cela après avoir été bloqués à plusieurs reprises à cause de ce matériau. L’un des agriculteurs propriétaires d’une ferme au lieu dit Thilamthine s’est vu imposer ces buses en ciment au niveau du tronçon qui traverse ses terres. Ne voyant pas aboutir ses doléances quand à leur remplacement par le PVC, il a tenu à dénoncer ce qu’il qualifie de deux poids deux mesures dans la réalisation du projet. Sur place, le constat est saisissant : cet agriculteur avait toutes les raisons de se mettre en colère. En effet, le réseau d’assainissement a été réalisé a moins de … 15m de ses 03 puits et du coté de la partie supérieure de surcroît par rapport à ces forages dont l’un est utilisé pour l’alimentation en AEP, les deux autres pour l’irrigation de plus de 30 hectares de surfaces agricoles composées d’oliveraies dont une partie est réservée aux vergers plantés à longueur de saisons de la gamme complète de maraîchères, dont des carrés de pastèque et melon. «Je ne tiens pas à intoxiquer les consommateurs !», fulmine-t-il. Plus grave encore : l’un des regards qui parsèment cet ouvrage d’évacuation des eaux usées est réalisé toujours en surélévation à 15mètres à peine des 3 puits aménagés l’un près de l’autre, dans une cavité qui repose sur une nappe phréatique alimentant plusieurs autres forages et appartenant à d’autres propriétaires. Ce fermier qui tremblait de rage explique sa colère par le fait qu’on refuse de l’écouter au niveau des services concernés. Le subdivisionnaire de l’hydraulique a promis d’enquêter sur ce cas après avoir prix connaissance des faits relatés, quand aux services techniques de l’APC qui reconnaissent la légitimité de la revendication du citoyen, tout en avouant ignorer cette pose de buses en ciment en ces lieux, ils promettent à leur tour d’y remédier. A noter que ces buses ont été posées scellées branchées aux regards et enfin les fouilles recouvertes de terres sur environ 400 m, un travail qui s’avère a refaire en fin de compte.
Oulaid Soualah