Depuis près d’une dizaine de jours, la semoule commence à manquer à Draâ El Mizan. Les consommateurs commencent déjà à s’inquiéter. Bien que le pain du boulanger soit encore disponible, la crainte est de mise. Au niveau de tous les dépôts de vente de ce produit, les étals sont vides. Les rares dépositaires qui possèdent encore quelques sacs font augmenter le prix. Le sac de vingt-cinq kilos vendu jusque-là à mille dinars est cédé « sous le manteau » entre mille cent cinquante dinars et mille deux cents dinars. Dans certains villages de la région, son prix est fixé à mille trois cents dinars. Ce manque, nous a-t-on signalé est causé par la non distribution régulière par les minoteries. Pour certains, la semoule serait acheminée au delà des nos frontières. De ce fait, ce produit n’échappe pas à la spéculation. « Si cette pénurie venait à persister, même le pain manquerait », nous a affirmé un boulanger. Tout le monde se souvient de la grande pénurie du début des années 90. « Nous allions à des kilomètres d’ici juste pour acheter quelques baguettes de pain. C’était vraiment la période la plus difficile que nous ayons vécue. On pourrait même dire que c’était la famine », telles sont les paroles de ce quinquagénaire. Et de poursuivre: » la peur commence à s’installer. Quand il n’y a pas de semoule, c’est trop dur. Et si la farine venait à manquer aussi… ». Certains commerçants nous parlent de la rupture de stock chez les grossistes. Tout comme l’huile et le sucre, les citoyens attendent du gouvernement des mesures à même de stopper cette pénurie dès ses débuts.
A. O.