Les enseignants réclament le départ du recteur

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L’étau se resserre de plus en plus autour du recteur de l’université de Béjaïa. Enseignants, étudiants et des travailleurs du corps ATS demandent son départ. Djoudi Merabet est en trois mots l’homme à abattre

Les trois protagonistes se sont réunis hier, autour d’une table pour décider des actions à entreprendre pour éjecter Djoudi Merabet du cockpit rectoral.

Ils projettent d’observer un rassemblement de protestation jeudi prochain, devant la bibliothèque centrale de Targua Ouzzemour pour dénoncer  » le discours mensonger et d’autosatisfaction dont le seul objectif est d’asseoir la renommée factice du premier responsable de notre université au détriment de plusieurs générations d’étudiants. « 

Dans une déclaration appel diffusée hier, les enseignants de l’université de Béjaïa soulignent que  » l’administration rectorale tourne le dos aux revendications des étudiants, des enseignants et du corps ATS « .

Aux commandes de l’administration rectorale depuis maintenant plus de dix, le recteur de l’université de Béjaïa est contesté par des centaines d’enseignants en lui reprochant un certain  » autoritarisme  » dans la gestion des affaires de l’université.

Depuis maintenant un mois, les enseignants de l’université de Béjaïa rivalisent d’appels au départ du recteur à travers notamment une déclaration pétition qui a récolté jusqu’à hier au moins trois cents signatures.

Les pouvoirs publics ont été également saisis par le Collectif des enseignants de Béjaïa.  » Nous avons saisi plusieurs parties dont le wali de Béjaïa qui a manifesté sa volonté d’agir  » note, Ahmed Ait Sadi, l’un des représentants des enseignants au cours d’une conférence de presse organisée hier, au campus de Targua Ouzzemour, en précisant que le collectif s’attelle depuis un certain temps au recensement des violations commises par le recteur en vue d’établir un mémorandum.

Selon lui, le recteur de l’université de Béjaïa  » fait de la violence un critère de promotion « . Il se serait aussi rendu coupable, poursuit-il,  » d’octroi opaque de bourses Averroès, des nominations d’enseignants dans des postes destinés au corps technique, une gestion opaque des budgets des facultés et des œuvres sociales, de blocages administratifs, achat de matériels et d’équipements scientifiques non fonctionnels « .

Et la liste des griefs retenus contre le recteur dépasse parfois l’entendement à en croire quelques témoignages d’enseignants.  » Je suis sans salaire depuis six mois  » lâche Madjid Sidi, enseignant de Mathématique à l’université de Béjaïa. Ou encore cet autre enseignant que le recteur refuserait sans motif à titulariser.

 » Concernant la pétition, le premier décompte confirme l’adhésion de centaines de collègues à la nécessité d’en finir avec les dérives qui imprègnent la gestion de notre université. Cela passe dans un premier temps par un changement immédiat « , écrit le Collectif dans un communiqué ayant sanctionné son assemblée générale du 03 mai dernier, en soutenant que le salut de l’université passe par la consécration du principe d’une gestion démocratique de celle-ci.

Trois étudiants convoqués hier par la police

Selon un membre de la Coordination locale des étudiants de Béjaïa, au moins trois étudiants ont été convoqués hier, par la police pour être auditionnés dans l’affaire du saccage partiel du siège du rectorat le 05 avril dernier. Les trois présumés auteurs d’actes de saccage ont été rendus avant-hier soir; destinataires de convocations pour se présenter au commissariat de police du 5ème arrondissement, précise la même source.  » Nous voulons une université publique au service des étudiants  » soutient l’un des membres de la CLE.

Pour rappel, ce sont au moins 12 étudiants qui sont cités par le l’administration rectorale à comparaître devant le Conseil de discipline dans le cadre de cette affaire. Dans son PV de réunion, le conseil d’administration accuse également deux enseignants d’avoir soufflé sur les braises.  » Le contenu du PV n’apaise aucunement les esprits mais vise à exacerber la situation  » s’indigne le Collectif des enseignants dans une déclaration rendue publique le lendemain.

Il est à signaler par ailleurs que deux journalistes ont été empêchés hier par des agents de sécurité d’accéder au campus de Targua Ouzzemour pour couvrir la conférence des enseignants. « ,  » Les agents de sécurité n’ont fait qu’exécuter les ordres du recteur. C’est une énième atteinte à l’éthique universitaire  » dénonce le bureau de l’AG des enseignants dans un communiqué.

Dalil S.

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