“Ce n’est ni une faiblesse ni une abdication”

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Une pléiade d’artistes, d’intellectuels et d’hommes de culture ont pris part à la journée d’étude organisée hier, à la salle El Mouggar autour du thème de « La culture et de la réconciliation nationale  » pour débattre des dimensions sociale, culturelle et civilisationnelle de cette question et présenter leurs approches pour un échange d’idées instructif. S’adressant à l’élite algérienne, Mme Khalida Toumi, ministre de la Culture a procédé par une parade artistique et une métaphore de toute beauté pour expliquer et discuter ce concept avec les gens de l’art. Elle dira que « l’Algérie, notre Mère, appelle ses enfants à panser ses blessures, à sécher ses larmes et surtout à voir ses enfants réunis autour d’elle « . Elle ajoutera que  » même si nous, frères et sœurs, on s’est fait du mal mutuellement, on n’est pas en droit de faire du mal à celle qui nous a donné naissance « . Et d’enchaîner que  » notre père nous tend la main et demande pardon à ses enfants dans le seul intérêt de ne pas toucher à la mère « .Mme la ministre affirmera également que la réconciliation est loin d’être  » une manipulation politique, un intérêt occasionnel ou une expression de faiblesse et d’abdication de l’Etat  » et soutiendra que cela nécessite « un travail de longue haleine sur les mentalités et les comportements et l’instauration sur des bases solides d’une culture de la paix « . Ce qu’elle considérera comme  » la noble mission de l’artiste et de l’intellectuel qui devra prendre en charge l’analyse des projets de société et leur présentation aux citoyens sous leur plus simple forme », tout en soulignant que  » le sens de persuasion d’un artiste s’armant de son meilleur moyen d’expression et s’adressant à ses admirateurs dépassera tous les discours des hommes politiques réunis « .Par ailleurs, Mme Toumi notera que  » le chemin vers la réconciliation sera long et épineux  » et que  » les réactions des uns et des autres ne seront pas faciles à gérer devant les plaintes des veuves et les pleurs des orphelins  » mais dira qu’avec  » la patience et la bonne volonté du peuple algérien, le bout du tunnel ne tardera pas à être aperçu « . La ministre de la Culture conclura en affirmant que ce projet de charte n’est pas une nouveauté propre à l’Algérie et citera quelques pays tels que l’Espagne et la France qui ont eu recours, à une période donnée de leur histoire à cette démarche pour tourner la page sans toutefois rien y effacer, ni oublier afin de ne plus retomber dans le même piège. Elle appellera l’élite de notre pays à en débattre et à analyser cette charte et à se mobiliser pour l’instauration de la culture de la paix, à travers un dialogue ouvert et un débat enrichissant. Elle dira également qu’il n’y a aucune honte à réviser nos démarches et à faire marche arrière quand il le faut pour cueillir les fruits de la réconciliation en leur temps.

H. H.

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