En 2007, vous, enseignants de l’Université de Tizi-Ouzou, signataires du document ayant octroyé le titre de docteur Honoris causa à l’ancien président putchiste Ahmed Ben Bella, avez endossé une grave responsabilité.
Outre le fait que vous l’ayez promu à l’une des plus prestigieuses distinctions décernées par les établissements d’enseignement supérieur, mais imméritée dans ce cas précis, vous avez aussi violé les franchises universitaires, en les ouvrant à un homme sans aucune référence universitaire et qui plus est à un dictateur. Je n’ai pas attendu ce jour pour exprimer mon étonnement, mais également ma stupéfaction vis-à-vis d’une telle action. Je me suis déjà exprimé dans la presse en temps voulu. Mais aujourd’hui, que ce même dictateur s’adonne à l’injure, l’insulte, l’avanie et l’offense à l’égard de nos valeureux révolutionnaires et hommes historiques, dont la plupart sont décédés, il est inacceptable et insoutenable de laisser passer une telle infamie qui nous interpelle tous.
Il est donc de votre devoir d’universitaires de prendre vos responsabilités devant l’Histoire et devant l’opinion publique en annulant et en retirant la distinction que vous lui avez injustement accordé. Votre action réconciliera ainsi l’université avec ses véritables missions et fonctions de dispenses du seul savoir scientifique loin de toutes formes de pressions et d’injonctions extra-universitaire.
Abdennour Abdesselam
Tizi-Ouzou le 14 mai 2011