La réforme attend le sommet d’Alger

Partager

Le 17 ème sommet de la Ligue arabe qui aura lieu les 21 et 22 mars à Alger promet d’être un grand rendez-vous des réformes du groupement des pays arabes. C’est ce qu’a laissé entendre Abdelaziz Belkhadem, hier, lors d’une rencontre avec la presse nationale.Le ministre des Affaires étrangères a tiré sa satisfaction, d’abord du nombre record des participants à ce sommet. Il a indiqué à ce sujet que tous les chefs d’Etat, des gouvernements et des souverains seront présents, à l’exception du sultan de Oman qui n’a jamais assisté aux sommets précédents. Cette participation est justifiée, selon M. Belkhadem, par l’importance de ce rendez-vous régional et les points qui y seront débattus. Ainsi, seize chapitres seront proposés aux chefs d’Etat, à commencer par les fameuses réformes qui ont fait couler beaucoup d’encre. Il s’agit notamment de revoir la charte de la Ligue de sorte à moderniser ses instances. Si le débat sur l’alternance au poste de secrétaire général est ajourné au prochain sommet, étant donné que le mandat de Amr Moussa se termine en 2006, il n’en demeure pas moins que d’autres propositions, à l’image de la création du Parlement arabe, la révision du mode de vote et de désignation ainsi que des questions économiques et sociales vont certainement susciter des débats houleux. La première raison est à chercher du côté des pays qui opposent des réticences à ces changements. Ce n’est certainement pas avec bonheur que des pays vont accepter par exemple l’adoption du vote comme moyen de prise de décision à la place du consensus que ces pays utilisaient jusqu’ici. Les élections n’étant pas une pratique courante, ne serait-ce que formellement dans beaucoup de countries arabes, il est difficile d’imaginer que la procédure puisse passer comme une lettre à la poste. En plus des élections, les chefs d’Etat du monde arabe vont également créer, et pour la première fois, un parlement qui va avoir un caractère transitoire dans un premier temps pour devenir ensuite un parlement permanent même si le mode de son élection ou désignation n’est pas encore connu, puisque le concept en lui-même n’est qu’au stade des idées. Et pour ne pas faire dans l’originalité, les Arabes ont choisi de s’inspirer du Parlement européen comme modèle, même si les pays du Vieux continent, quand bien même le groupement est plus récent que la Ligue arabe, ont fait des pas de géant dans la construction de l’ensemble régional qui commence à concurrencer même la plus grande puissance mondiale, à savoir les Etats-Unis d’Amérique.L’autre réforme que les pays de la Ligue arabe comptent mettre en œuvre est celle relative à la création d’un comité de suivi pour la mise en œuvre des décisions du sommet, car s’il y a bien un domaine où ces pays rencontrent d’énormes problèmes, c’est celui de l’application des résolutions de chaque rencontre de ministres ou de leaders. C’est ce qui explique d’ailleurs le fait qu’à chaque fois qu’un problème sérieux se pose, chaque pays de la région agit de son propre chef sans prendre l’avis de ses voisins. A signaler enfin que nombre de conflits régionaux tels ceux de la Palestine, du Liban et du Darfour seront au centre des débats. Loin de pouvoir résoudre un quelconque problème, les pays arabes tenteront tant bien que mal d’unifier ne serait ce que leur ponts de vue ; ce qui a toujours fait défaut chez eux.

Ali Boukhlef

Partager