Alors que le jeune Mourad Billek demeure toujours en captivité Ali Hamour, enlevé le 14 mai dernier a été libéré avant-hier soir
Une libération qui intervient quelques jours après une grande mobilisation citoyenne marquée par un rassemblement et une imposante marche de plusieurs centaines de citoyens au centre- ville de Mechtras, qui ont réclamé sa libération.
En effet, libéré dans la nuit du mardi à mercredi, Ali Hammour, est rentré chez lui après plus de 18 jours passés en captivité.
Selon son fils, contacté hier par La Dépêche de Kabylie, cette libération n’est pas intervenue après paiement d’une rançon. Enlevé le 14 mai alors qu’il s’apprêtait à rentrer chez lui à Mechtras, Ali Hammour, 71 ans, originaire du village Berkouka de Maâtkas et résident à Mechtras, a été libéré dans la nuit du mardi à mercredi après 18 jours passés en captivité Ali Hamour a été relâché au centre- ville de Souk El Tenine, dans la daïra de Maâtkas. Fatigué et usé le septuagénaire, artisan, a été récupéré par des membres de sa famille aux environs de 23h de la soirée du mardi.
De sources sûres indiquent qu’une demi heure avant, ce sont les ravisseurs d’Ali Hamour qui ont pris attache avec ses proches pour indiquer avec exactitude le lieu où se trouvait Aammi Ali. Ce dernier souffrant, pour rappel, d’hypertension et de diabète, est revenu, au grand bonheur de ses proches mais aussi toute la population de la région parmi les siens » nous remercions toute la population de Mechtras et Maâtkas, pour la solidarité mais aussi le soutien qu’il ont exprimé& à la famille durant cette dure épreuve. » nous a déclaré hier -matin, le fils de Ali Hamour. Notre interlocuteur indiquera que contrairement à la veille où il paraissait très fatigué son père se portait » mieux » hier. Il nous dira également que le domicile familial a été dès les premières minutes de la libération de Ali Hammour, pris d’assaut par tous les proches et autres citoyens de la région.
On ignore, cependant, si cette libération a été faite après paiement de rançon. Par ailleurs , enlevé le mercredi 8 Mai dernier , le jeune Mourad Billek , 18 ans , demeure toujours en captivité malgré les multiples actions citoyennes entreprises et la grande mobilisation mais aussi le formidable élan de solidarité exprimé par la population à la famille.
Hier soir, et à l’initiative de la cellule de crise , toute la daïra de Beni Douala a éteint toutes les lumières en signe de solidarité et pour justement appeler à la libération » immédiate » et » sans conditions » de Mourad. Apres donc l’opération ville morte qui a été une grande réussite, celle d’hier, consistait en l’extinction des lumières des foyers entre 21h15 et 22h15.
Selon l’un des membres de la cellule de crise installée au lendemain de l’enlevement de Mourad sur le CW 100 reliant la commune d’Ath Aissi au centre- ville de Tizi Ouzou, le cap doit être maintenu autour de la mobilisation citoyenne qui ne devra pas, selon lui, » fléchir » jusqu’à la libération de Mourad.
Sa famille et ses proches ont d’ailleurs démenti à plusieurs reprises d’éventuels contacts établis avec ses ravisseurs où une quelconque rançon qui aurait été demandé jusqu’à présent. La situation délicate et la grande pression née de l’enlevement de Mourad a, malheureusement, sensiblement touché les membres de sa famille, l’un de ses frères a même été hospitalisé dans une clinique privée à Tizi Ouzou après un malaise survenu lors du dernier rassemblement de solidarité organisé à Ath Douala par la cellule de crise.
Par ailleurs ,lors de la visite de travail effectuée dimanche dernier, à Tizi Ouzou où il a présidé la cérémonie de clôture des journées portes ouvertes sur la sûreté nationale , le général major Abdelghani Hamel , chef de la DGSN , a mis le doigt sur la difficulté de sécuriser la wilaya de Tizi Ouzou .
Il fera savoir, dans la foulée , que ses services viennent de renforcer la couverture sécuritaire de la wilaya de Tizi Ouzou de 700 nouveaux policiers » Le renforcement des rangs de la police permettra une meilleure stratégie de lutte contre le banditisme et le terrorisme. La bonne occupation du terrain, le bon maillage et la coordination entre les forces de l’ordre sont la meilleure démarche » a-t-il soutenu. Hamel a mis le doigt, à l’occasion, sur les difficultés de lutter contre l’insécurité dans la région eu égard à l’étendue du territoire mais aussi des interconnexions entre différents réseaux de banditisme et de terrorisme .
Le directeur général de la sûreté nationale admettra, par ailleurs, que la situation est » préoccupante » indiquant que les plus hautes instances du pays accordent une attention particulière à la situation et aux souffrances des populations qui la subissent chaque jour, citant particulièrement le ministre de l’Intérieur et le chef d’etat major des armées . » Tous les efforts sont déployés pour enrayer ce phénomène par l’étroite collaboration de tous les corps de sécurité y compris l’armée nationale » a-t-il soutenu.
Toujours à propos du phénomène du kidnapping qui préoccupe plus d’un, dans la région de Kabylie, le Hamel dira qu’il est difficile de » réaliser la ligne de démarcation entre ce phénomène de kidnapping comme banditisme ou terrorisme « . Occupation du terrain, le bon maillage et la coordination entre les forces de l’ordre telles sont les nouvelles mesures prises par le chef de la DGS N.
A. Z.