« L’église protestante de Béjaïa a été fermée car certains de ses locaux ont été ouverts sans autorisation », a expliqué le ministre de l’Intérieur lors d’une conférence de presse tenue, jeudi, à Alger, et rapportée par l’APS.
Daho Ould Kablia ajoute cependant que les membres de l’église protestante sont « autorisés à poursuivre leurs activités en attendant de recevoir l’autorisation nécessaire »
Ainsi, le wali a raison de prendre une interdiction et les protestants autant de ne pas s’y soumettre : une manière comme une autre de se sortir d’affaire avec le moins de dégâts possibles.
« Certains de ses locaux (l’Eglise protestante, NDLR) ont été ouverts sans autorisation excepté un seul local portant une enseigne l’identifiant », a précisé le ministre. Ce que réfutent les constats de nos correspondants locaux. Tant à Boutagout (commune d’Ouzellaguen) qu’à Béjaia, des plaques signalétiques apparemment anciennes sont bien apposées à l’entrée des temples protestants. Auparavant, DOK avait déjà prodigué son soutien par la voie administrative au wali de la wilaya de Béjaia, indique une source digne de foi.
Une jonction dont le wali Ahmed Hamou Touhami a bien besoin, lui qui semble s’être fourvoyé dans une hallucinante bataille contre les moulins à vent après le fantasque épisode de la fermeture des boites de nuit de Tichy.
Les sept temples protestants mais aussi une paroisse adventiste ainsi que les églises catholiques de la wilaya de Béjaïa ont été sommés de fermer en vertu d’un surprenant arrêté pris le 8 mai dernier, en référence à une loi datant de… 2006 régissant l’exercice des cultes non-musulmans.
Un arrêté bourré de bourdes qui en arrive jusqu’à évoquer dans un passage la fermeture de l’ensemble des lieux de cultes non-musulmans … « du territoire national » (sic). « Apparemment c’est une initiative personnelle du wali puisque les autres ne sont pas informés. Et je dirai même que dans la notification il y a beaucoup de vices de forme. Nous voyons paraitre, par exemple, que cet arrêté s’adresse à toutes les communautés sur le territoire national !», dénonçait Mustapha Krim, dans une interview accordée à La Dépêche de Kabylie le 29 mai dernier. « Tous nos lieux de cultes sont vraiment bien indiqués avec des plaques signalétiques à l’extérieur », soulignait aussi le porte-parole de la communauté protestante à l’occasion de cette même interview. Le président de l’Église protestante d’Algérie avait par là ,même proclamé le refus de l’EPA de se soumettre à cet oukase.
M. Bessa