Il a bien offert de parler en français, et même en tamazight, mais les organisateurs issus pour la plupart du département d’anglais, voulaient absolument entendre un “locuteur natif”. Anglais ou pas, William Quandt s’en est strictement tenu à cette attitude si américaine qui consiste à se solidariser, en pays étranger, avec la politique du département d’Etat. Quand il n’a pas simplement défendu comme un avocat les choix de l’Administration Bush, il les a au moins assumés au grand dam de certains étudiants, une minorité certes, qui prétendaient par exemple voler au secours de la cause de l’ex-dictature de Baghdad. “Les Etats-Unis respectent les peuples, pas les gouvernants”, répond-il ainsi à une question sur le prétendu “mépris” américain à l’égard de l’Irak et de la Syrie.Sur ce dernier pays, il dit sa conviction que les Etats-Unis n’iront pas jusqu’à une solution à l’Irakienne, mais qu’un travail de “persuasion” devrait amener El Assad à “changer de politique”.Optimiste, il rappelle que les Allemands et les Japonais étaient parmi les “pires ennemis” des USA avant que la cordialité l’emporte.Si on devait employer un catalogage facile, on dira que W. B. Quandt est plutôt une colombe qu’un faucon. Sur le controversé projet GMO, il dit ainsi sa conviction que la force des armes ne peut pas automatiquement amener les nations autoritaires à des régimes de démocratie.Même s’il ne rejette pas tout à fait l’idée d’une aide américaine en faveur des forces de la société civile qui militent pour l’avènement de la démocratie, il préfère des pressions graduelles de nature à amener les régimes en place à changer de cap.Dans une interview accordée à La Dépêche de Kabylie, qui paraîtra dans notre prochaine édition, il s’exprime sur certains aspects de la problématique algérienne et sur la crise de Kabylie.Actuellement professeur d’économie politique à l’université de Virginie et membre de la Brooking Institution, W.B Quandt a notamment écrit “Arrêt du processus électoral, l’Algérie entre les balles et les urnes”, un livre qui a fait date. Il avait été nommé à deux reprises membre du Conseil national de sécurité chargé du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. Depuis 1969, date de parution de son premier livre consacré à l’Algérie, il a effectué une dizaine de voyages dans notre pays et y a séjourné de 1996 à 1998.
M. Bessa
«Impressionné»l Le Dr. William B. Quandt a déclaré, à l’issue d’une conférence donnée à l’auditorium du campus d’Aboudaou, être “impressionné par les installations de l’université de Béjaïa” et “le dynamisme de ses étudiants” qui l’avaient soumis à un feu nourri de “questions toutes aussi pertinentes les unes que les autres”. Il part avec la promesse de sensibiliser ses pairs de l’université de Virginie pour une aide à l’université de Béjaïa. Mieux, il n’exclut pas de “revenir dans deux ans donner un coup de main”. M. Djoudi Merabet, recteur de l’université de Béjaïa, a posé la problématique de la coopération étrangère dans le domaine de l’encadrement en des termes de nécessité stratégique en indiquant notamment que cela devraient “éviter la production de diplômés extrémistes”.Dans l’immédiat, un échange d’étudiants pourrait être réalisé entre les deux universités.
M. B.