Beauté et laideur, Oran supplante …

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Oran, échelle 31 de Youcef Merahi est ces images poétiques présentées sous un regard profond sur une ville, Oran.

Edité par Alpha édition, le recueil est ce chapelet de poèmes présentés sous forme de textes.

Faut-il poser ces vers pour évoquer un recueil de poésie sur une ville pleine de beauté. Beauté de sa mer, son ciel, son passé ses rues et ses artères. Elle est belle aussi de la laideur des sombres illusions imparfaites. Elle, c’est Oran.

Laideur des mots, beauté d’Oran.

Prose perfide, traîtrise des maux. Oran est belle, poème hivernal. Mer bleue, Merahi l’appelle.

Oran de Ihran antique, trente et un, est son échelle.

Oran, échelle 31 de Youcef Merahi est ces images poétiques présentées sous un regard profond sur une ville, Oran. Edité par Alpha édition, le recueil est ce chapelet de poèmes présentés sous forme de textes. Le recueil est préfacé par Amine Zaoui pour lequel « c’est un texte-poème pour dire la soif, plutôt pour tatouer le dire de la soif ». Des texte-poèmes pour calmer l’envie de dire une ville belle et attachante. Présenté par Denis Martinez, peintre et poète natif de Mers El Hadjadj, le recueil de texte-poèmes et ce regard aux tréfonds de deux êtres. L’un décrit sa dulcinée sous des images poétiques qu’il associe à cet amour de la ville-femme. L’autre, la dulcinée, n’est autre que cette ville de rêve, de soif, d’amour et d’aventures. Coincé dans un amour infini, le poète se donne les mots pour dire ses soifs. Soifs de beautés qui rongent ses « cœurs » d’homme qui cumule des regards lointains sur une ville dont l’amour et l’attachement sont attrayants. A travers ce recueil, Youcef Merahi repart à Oran « vivre la transhumance de son âge ». Il décèle qu’il n’y a plus de « moulin à combattre », il combat sa propre inclinaison et son ivresse « d’attente sépulcrale ». A la vue d’Oran « son corps dénude mon regard », une vue pleine de « surdité d’un ciel de Calama ». La laideur, transfuge de maux, redevient avec un métissage de mots, cette beauté que le poète intériorise pour en faire « un regard à l’hydromel, la danse du thym et la pudeur de la lune ». Oran est cette ville qui « tout ce qui te rappelle me subjugue, me berne, m’appelle : me soleil ! Après, je vais – errant dans mes veines- la tête dans la poussière, maugréant contre l’espace ».

De ses moindres souffles, l’auteur-poète jette un regard sur la mer où l’encre, comme le regard, se disputent l’odeur et la brise marine d’une ville côtière dont le dard de la brise à portée de cœur et le vertige « est à vacillation taquine ».

« Anonyme, l’amour est un blasphème ».

Aimer cette ville est se donner « un naufrage » au cœur si beau d’attente et de rudesse d’un sentiment à la sensation liée à la nostalgie que fait revivre Oran. « L’amour-cigale qui meurt de silence. Adieu, j’y arriverai. Sans toi. Thanatos t’attend aussi… ».

Santé de l’amour d’une ville-femme, Merahi s’adonne à ce jeu où le mot n’est que le véhicule. En féru de mots, il guérit ses maux et blessures d’amoureux…

Mohamed Mouloudj

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