Plusieurs fonctionnaires du centre hospitalo-universitaire Nedir Mohamed de Tizi-ouzou ont tenu, dans la matinée d’hier, un sit-in en guise de soutien aux cinq de leurs collégues ayant subi une suspension suite à un problème d’approvisionnement en oxygène survenu jeudi dernier
Le centre hospitalo-universitaire Nedir Mohamed de Tizi-ouzou a connu, hier, une journée mouvementée. Plusieurs dizaines de travailleurs entre paramédicaux, médecins, agents de service, se sont regroupés devant la direction générale de l’établissement sanitaire.
Et pour cause, cinq fonctionnaires de l’hôpital ont été d’après leurs dires, » suspendus » par le directeur général du CHU suite à un manque d’approvisionnement en oxygène. Pour les protestataires, « c’est une injustice de la part du directeur qui n’a même pas cherché à comprendre, ni à parler avec ceux qu’il a sanctionnés ». Les cinq employés, en l’occurrence la sous-directrice du produit pharmaceutique, deux surveillants médicaux, une pharmacienne et un agent de service, ont été suspendus de leurs fonctions à cause de ce problème qui est survenu jeudi dernier en fin d’après-midi.
La sous-directrice des produits pharmaceutiques de l’hôpital, Mme Ladjadj dira qu’ » il n’y a pas eu de problème. On a mis en marche le système d’urgence pour l’approvisionnement en oxygène, en attendant la réception du produit de la part de Linde Gaz, qui est survenu à 21h. Le système de secours de l’oxygène a fonctionné normalement au niveau de tous les services concernés, sauf au niveau du service de pédiatrie, pour la prise en charge des bébés. Problème que le Samu a vite fait de régler « .
Elle ajoutera, par la suite, que » le directeur nous a demandé des explications, puis il a procédé à des suspensions, avec retrait sur salaire de moitié pour cinq personnes dont je fais partie « . Pour Mme Ladjadj, le problème n’a pas été du ressort des » personnes sanctionnées « .
C’est pour cette raison qu’elle trouve » injuste » la pénalisation. Surtout qu’elle dit avoir reçu, hier, de même pour les autres « des convocations pour un conseil de discipline qui aura lieu le 14 du mois en cours ».
Le directeur parle d’une » catastrophe évitée »
De son côté M.Tiab, secrétaire général du syndicat des paramédicaux au niveau du CHU, dira que le vrai problème est que » Linde Gaz n’a pas pu assurer l’approvisionnement à temps pour raison de transport et de manque en produits « .
Il fera savoir aussi que, d’ autre part que » nous avons signalé un problème de Mano, qui sert à surveiller le niveau d’oxygène restant, mais cet outil n’a jamais été installé « . De sa part, le directeur du CHU, M. Ziri, contacté par nos soins, dira que c’est « une faute professionnelle qui a failli causer une catastrophe au niveau du CHU « . Ceci dit, il a assuré qu’ » il n’est question d’aucune sanction. C’est des suspensions à titre conservatoire qui nous permettent de nous éclairer, après enquête, sur ce qui c’est passé « .
D’après lui, les cuves d’alimentation en oxygène des différents centres au niveau de l’hôpital, » étaient vides, j’ai des preuves à l’appui. Alors que les concernés doivent vérifier l’approvisionnement et formuler une demande d’approvisionnement avant qu’il n’atteigne le quart de sa quantité ».
D’après lui, c’est » un incident très grave qui s’est produit le 26 mai dernier. Je vous assure que nous avons effleuré une catastrophe « . Pour ce qui est du mano, il dira que » cette histoire est vielle. Même sans le mano-contacteur, ils doivent vérifier les normes ».
Il expliquera aussi, que la direction de l’hôpital a reçu un courrier émanant de la société chargée de l’approvisionnement en oxygène, à savoir Linde Gaz, prouvant que cette dernière n’a reçu de demande que » le jour même de la catastrophe « . Ce problème porte un coup à la pharmacie du CHU, alors que, tel que signifié par Mme Ladjadj, » la pharmacie au niveau du CHU de Tizi-Ouzou est l’une des meilleures au niveau national. On a jamais eu de problème de rupture de stock, il est stable « .
T. Ch.