l «La Faille», deuxième roman de Slimane Aït Sidhoum porte bien son titre. Le narrateur vit une double secousse et la raconte sur le ton de la badinerie puérile. Celle réelle de Boumerdès et celle du cœur provoquée par Rania, épouse d’un colonel, Kamel Chouka, plus âgée que lui et dont il tombe malencontreusement, amoureux. Elle est à la tête d’une association caritative et d’enseignement de soutien que le Dr Martin, ami du narrateur, venu en Algérie porter son secours aux sinistrés, soupçonne de détournements de fonds. Le narrateur subjugué par le corps voluptueux de Rania croit l’avoir oublié depuis son installation dans une contrée perdue, avec ses parents, Sidi M’lih où il est enseignant. Mais, un nouvel amour né d’une correspondance assidue avec Mina le persuade de revenir dans la capitale à l’heure des inondations de Bab El Oued et du terrorisme à l’ombre desquels les fortunes des « prédateurs » grossissent. Il revoit Rania en pleine hécatombe de Boumerdès. Les images de leur rencontre décisive à l’aéroport international d’Alger refont surface. Rania avait pris un sérieux coup de vieux. L’auteur décrit de façon pertinente et humoristique ce processus de vieillissement d’une femme auparavant au summum de la beauté et de la séduction. A Paris, ils connaissent presque l’idylle. Mais Rania s’en sert comme d’un pont entre l’indifférence de son époux et sa nouvelle aventure avec un français, patron d’un café bar. Le Dr Martin, avant son retour en France, a confié au narrateur toutes les informations concernant l’illégalité des transactions de «Alphabética»l’association qu’elle préside. Qu’en fera t-il ? c’est l’intrigue sur laquelle est bâtie ce roman polyphonique. Sans oublier qu’en toile de fond nous apparaît un pays exsangue éprouvé par toutes sortes de catastrophes aussi bien naturelles que humaines. Slimane Aït Sidhoum va dédicacer son nouveau livre ce jeudi à l’occasion du salon international du livre à Alger.
Aomar Mohellebi