L’art russe du XIXe siècle pour la première fois en Occident

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L’art russe du XIXe siècle et du tout début du XXe, populaire et nationaliste, arrive pour la première fois en Occident grâce à une exposition pluridisciplinaire qui se tient au Musée d’Orsay à Paris du 20 septembre au 8 janvier. Les épouses des Présidents français et russe, Bernadette Chirac et Lioudmila Poutine, ont inauguré lundi cette exposition riche de quelque 500 œuvres dans les domaines de la peinture (Repine, Vasnetsov, Goncharova, Larionov, Levitan), de la sculpture (Konenkov, Goloubkina), des arts décoratifs, graphiques, de l’architecture et de la photographie. »Cette exposition est une aventure. La majeure partie des œuvres viennent de Russie et la plupart n’est jamais sortie de Russie. C’est un ensemble exceptionnel montré pour la première fois en Occident », a indiqué à la presse Serge Lemoine, président du Musée d’Orsay.L’organisation de cette exposition, qui a pris quatre ans, s’est faite en collaboration étroite avec les grands musées russes et des prêts exceptionnels, particulièrement de la galerie Tretiakov et du musée Lev Tolstoï de Moscou, du musée d’Etat de Smolensk et du musée de l’Académie des Beaux-arts de Saint-Pétersbourg. Si la période des avant-gardes russes du début du XXe siècle est très connue avec Malevitch, Kandinsky, Rodchenko, Chagall, la période qui l’a juste précédée reste méconnue. Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, l’intelligentsia occidentalisée fait un retour aux sources russes et populaires d’avant Pierre Le Grand. »L’intelligentsia se rapproche du peuple, revient aux arts populaires dans lesquels elle puise son inspiration et fait le choix de ne pas suivre ce qui se fait à Paris », alors en pleine ébullition avec la révolution impressionniste, selon une des commissaires de l’exposition, Marie-Pierre Salé. Ce retour à la Russie traditionnelle s’exprime dans la représentation de « la terre russe » avec ses immenses steppes, ses villages aux églises et maisons de bois dans lesquels la vie a peu évolué depuis le XVIIe siècle, et aussi des travaux des champs d’un peuple à peine sorti du servage (abolition en 1861).L’iconographie du début du XXe est représentée par les magnifiques illustrations des contes populaires d’Ivan Bilibine et dans ses illustrations de la célèbre revue « Mir Iskousstva » (Le monde de l’Art) lancée en 1898 à Saint-Pétersbourg par Diaghilev.Un « Café littéraire », installé du 9 au 23 octobre dans le petit salon du restaurant du Musée, permettra de déguster quelques spécialités russes en écoutant des lectures d’auteurs (Dostoïevski, Gorki, Tchekhov, Mandelstam, Akhmatova, Pouchkine et beaucoup d’autres).Un cycle de concerts de musique (Prokofiev, Rachmaninov, Stravinsky) et de films retraçant la naissance et l’avénement du cinéma muet russe et soviétique, complètent l’approche de cette période. Parallèlement, une exceptionnelle et petite exposition d’écrits d’autographes ou d’œuvres, jamais présentés au public, d’artistes de l’époque (Repine, Serebriakova, Diaghilev, Erik Satie) est offerte à l’Institut néerlandais (121 rue de Lille).Enfin, se tient du 5 octobre au 22 janvier au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles une grande exposition sur « La Russie à l’avant-garde (1900-1935) », qui constitue une sorte de suite de l’exposition parisienne avec également des oeuvres provenant de Moscou et Saint-Pétersbourg.

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