Tamacht, un village oublié !

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Situé à 15 km au sud-est du chef-lieu de la commune d’Ouled Rached, le village de Tamacht accuse un retard incontestable de développement.

C’est sur des flancs des collines, des terres accidentées, dans des anciennes constructions datant pour la plupart de l’époque coloniale qu’habitent encore plus de 600 personnes de ce village. A l’exception du réseau d’assainissement réalisé depuis très peu de temps, Tamacht n’est par ailleurs pas encore dotée du réseau d’AEP. Curieusement, une conduite d’eau potable acheminée en amont jusqu’au village d’Ighil, distant de 30 km du chef lieu de la commune, est de passage par Tamacht. Cependant, ces villageois, d’une rare naïveté attendent toujours la réalisation d’une autre conduite à partir d’Ighil, en aval vers leur village ! Entre les deux villages, c’est une distance de 15 km, toutefois, c’est ainsi que ces villageois croient qu’une canalisation serait construite depuis «le terminus» de la conduite principale. «C’est ce qu’on nous a dit à maintes reprises », nous dira Messaoud, un septuagénaire. Alors qu’un raccordement à cette canalisation aurait suffit d’alimenter ce village, malgré cela, ses habitants croient fort malheureusement que «la puissance du pompage n’est pas assez suffisante pour alimenter à la fois les deux villages». L’eau potable se raréfie de plus en plus dans leurs puits traditionnels désuets, en conséquence, ces habitants achètent à des prix exorbitants cette matière vitale notamment pendant la saison estivale.Vu les conditions difficiles de leurs familles, la majorité écrasante des jeunes ont déserté très tôt les bancs de l’école pour aller travailler et fournir en main d’œuvre les wilayas avoisinantes. En effet, il ne reste au village plus que les vieux et de petits enfants. Ils vivent principalement de l’élevage de cheptels et de la culture des parcelles de terrains en usant des moyens traditionnels. On constate par ailleurs l’absence même de la moindre épicerie. De sorte que pour le moindre achat, les gens de Tamacht doivent se rendre au village voisin, Asif Lekhmiss. Les villageois souffrent également du manque de transport : avec 80 Da pour se rendre au chef-lieu communal et 100 Da pour se rendre au chef-lieu de wilaya, ce village isolé est pratiquement oublié !

L. M.

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