Des désagréments et une perte financière de 400 milliards de dinars

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Le mouvement de grève déclenché par les postiers le 28 mai dernier, aurait causé une perte de 400 milliards de dinars à travers les 300 bureaux qui ont fermé leurs portes quinze jours durant, a annoncé le directeur général d’Algérie Poste, M. Omar Zerarka

Ainsi, au-delà des désagréments causés aux quelques 12 millions d’usagers des services de poste, les pertes financières essuyées par le plus grand établissement financier algérien sont aussi conséquentes.

C’est vrai qu’au bout de quinze jours de débrayage, la tutelle a répondu favorablement aux revendications, que le ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication a qualifié d’emblée de légitimes, mais le mouvement ne s’est pas totalement estompé pour autant. Le retour à la normale s’effectue d’une manière progressive, puisque certains personnels de l’entreprise, employant près de 29.000 personnes, contestent encore les décisions de la tutelle qui n’incluent pas l’aspect effet rétroactif de l’augmentation accordée.

Les récalcitrants refusent aussi l’échelonnement de la revalorisation des salaires en trois phases, avec une première augmentation qui entrera en vigueur le 1er juillet prochain, à raison de 20% puis suivra une 2e augmentation de 5% à partir de janvier 2012 et une troisième augmentation de 5% en juillet 2012.

M. Zerarka qui campe toujours sur son avis, qu’il a émis au début de la protestation et à travers lequel, il fait savoir qu’Algérie Poste est déficitaire et aura du mal à supporter une aussi importante augmentation, estime que les travailleurs exigeant une revalorisation avec l’effet rétroactif à partir de 2008 se confondent encore avec le secteur de la fonction publique.

« Il faut savoir que ces secteurs de la fonction publique ont eu une augmentation avec effet rétroactif à partir de janvier 2008, alors que nous émargeons à une convention collective à partir de janvier 2003 », a-t-il déclaré dans un entretien accordé récemment à un quotidien national. Il rappellera à ce titre que la dernière augmentation accordée par l’entreprise aux travailleurs remonte au mois de mai 2010 avec effet rétroactif à partir du 1er janvier de la même année.

Quant à la capacité d’Algérie Poste à supporter la récente augmentation décidée, le DG dira qu’elle se fera sous conditions. « L’ensemble des personnels, travailleurs et cadres, doivent redoubler d’efforts et œuvrer à croitre le chiffre d’affaires pour pouvoir supporter cette augmentation, qui reste très importante à mes yeux », a-t-il soutenu.

Le Conseil d’administration de l’entreprise a même opposé des réserves sur ces augmentations qui n’auraient pu être accordées sans l’apport du ministre de la Poste et des TIC, apprend-on auprès de M. Zerarka qui annonce qu’Algérie Poste engagera dans l’immédiat un plan de redressement avec pour objectifs de rehausser le chiffre d’affaires, diversifier les produits et services et maîtriser les dépenses.

L’amélioration de la qualité de services, voire même de l’accueil, au niveau des bureaux est aussi à prendre en considération. Et des enseignements doivent être tirés de la dernière grève, aux conséquences désastreuses sur certaines catégories sociales à faibles revenus, tels les retraités ou les bénéficiaires des aides de l’Etat, qui sont suspendues à leurs petits pécules versés par CCP. Instaurer un service minimum obligatoire et se montrer plus indulgents vers les clients apaiseront certainement un peu plus les esprits en cas de mouvements de protestation à l’avenir.

Hakim N.

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